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 Être touché | ft. Dahlia

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Caleb Turner
Caleb Turner
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MessageSujet: Être touché | ft. Dahlia Être touché | ft. Dahlia EmptyMer 27 Fév - 12:59
Le crépuscule projette dans le ciel des couleurs cramées dont l'aspect rosé jure avec la profondeur du bleu nocturne qui progressivement s'installe. Le soir plonge les bois qui entourent l'accadémie dans une obscurité singulière ; les arbres sont noirs sous la voie lactée naissante, comme des dizaines de silhouettes tapies dans l'ombre. C'est un tableau bucolique et mystérieux qui se dresse devant les yeux de Caleb, qui tente d'en profiter à sa juste valeur.

Le pot de peinture est posé à sa droite, abandonné avec le large pinceau dont il a fait usage toute l'après-midi durant. Les travaux n'avancent pas vraiment, ce n'est pas forcément l'objectif suppose-t-il. Le mur n'est peint qu'en partie, à peine en réalité, infime portion de travaux qui promettent des mois d'efforts. C'est de cela qu'on écope lorsqu'on est pris en flagrant déli de baignade dans la chambre d'un professeur. Peu cher payé, certes, mais non moins désagréable, songe-t-il en lorgnant le tout petit bout de façade qu'il est parvenu à réaliser. Heureusement qu'il n'est pas censé tout terminer.

Adossé au mur, Caleb laisse échapper un soupir tandis que ses yeux rencontrent les étoiles naissantes. Il se sent vide. Fatigué, erreinté, mais vide. Le garçon n'est qu'un pantin qui s'exécute, machinalement, et emprunte les chemins de la vie sans les voir. Sans doute est-ce son moyen d'encaisser, diluer ses sentiments pour mieux les oublier, leur donner le temps de s'estomper avant de les révéler. Il ne sait trop ce qui est préférable, la douleur terrible des événements ou la sensation de néant permanent. De toute façon, il n'a pas vraiment le choix.

Un second soupir s'élève et le garçon ferme les yeux, ses doigts agités de quelques spasmes fantômes. Il se souvient des gros cigares de son père, cachés dans le premier tiroir de son grand bureau en bois de chêne. Il en dessine les contours dans le vide, se rappelle de cette fameuse fois où il s'est fait attraper, installé dans le grand fauteuil de cuir avec l'un d'entre eux coincé entre les lèvres, la discrète fumée frôlant le plafond du bureau. Un petit rire s'échappe, emprunt d'une nostalgie qui lui pince le cœur. Caleb donnerait beaucoup, tout peut-être pour retourner en ces temps plus doux, où ses pires soucis résidaient dans les punitions de ses parents et dans les attentes que ceux-ci faisaient peser sur ses épaules. À l'époque, cela lui paraissait énorme, aujourd'hui ces épreuves semblent dérisoires.

Le jeune homme se prend à avoir envie de fumer, de glisser un gros cigare entre ses lèvres fatiguées et d'observer le tracé pâle que l'action ferait naître dans les airs, et de se relaxer, et de se retrouver, et de se souvenir. Son pouvoir toutefois ne fait rien matérialiser autre que les brûlures nauséabondes de l'eau bouillante, et il doit se résigner à l'ennui. Il se prend alors simplement à détailler les alentours, dans l'espoir d'y trouver de quoi se divertir, peu désireux de rentrer dans la grande bâtisse qu'il devine au loin, étouffante matérialisation de ses angoisses.


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Dahlia Lalande
Dahlia Lalande
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MessageSujet: Re: Être touché | ft. Dahlia Être touché | ft. Dahlia EmptyJeu 28 Fév - 1:15
Être touché
Dahlia & Caleb

« If you're lost and alone
or you're sinking like a stone, carry on. May your past be the sound of your feet upon the ground. Carry on.  »

C'était au final seulement lorsque je vis le soleil commencer à s'évanouir derrière les bâtiments de l'académie que je me décidais à échapper un peu à l'ambiance respectable et austère de ces murs. Prendre l'air me semblait désormais indispensable, en particulier le soir, pour éviter ce désagréable sentiment de non-appartenance. Je ne me sentais définitivement pas à ma place en ces lieux, et avais bien peur que ça ne s'améliore pas avec le temps... Heureusement, les jardins me semblaient mille fois plus accueillants d'habitude. Mais j'en avais déjà fait le tour plusieurs fois et ce soir, j'avais besoin de changement, d'un peu d'originalité.

J'avais déjà aperçu le bâtiment désaffecté qui me scrutait au loin, avec son air mélancolique d'âme abandonnée. Oui, si celui-ci était humain, il serait certainement un misanthrope reclus non pas par choix, mais par la force des choses. Tout comme cette infernale destinée qui me menait ce soir à rejoindre la solitude de ce cher bâtiment, aussi peu humain qu'il pouvait l'être en fin de compte.

Un croissant de lune s'esquissait dans un ciel encore un peu trop lumineux pour qu'elle apparaisse entièrement derrière les fins traits des nuages fuyant ce tableau trop parfait, tandis que de petites étoilent se mirent à tacheter cette toile bleutée. C'était un peu dangereux de marcher sans regarder où je mettais les pieds, mais ça n'avait que peu d'importance. Si je tombais, j'aurais au moins une excuse pour justifier ces larmes qui coulaient sans s'arrêter sur mes joues depuis que j'avais quitté l'atmosphère faussement calme de l'institut. Je les essuyais d'un revers de manche. Si la nostalgie devait prendre contrôle de moi, je préférerais qu'elle attende que je sois entièrement seule. J'étais enfin là où je souhaitais être. Dans un soupir d'exaspération, je me contentais de passer le pas de l'entrée, autant en ruine que le reste. J'allais enfin pouvoir respirer, et réfléchir à toutes ces petites choses qui m'inquiétaient, à tête un peu plus reposée. Je fis quelques pas dans les gravats qui jonchaient le sol, jusqu'à arriver dans un autre endroit, similaire par ses murs en mauvais état. L'intérieur et l'extérieur s'entremêlaient et se perdaient, et ici, je pouvais me permettre de me perdre à une triste contemplation de la futilité de mon existence. La morne idiotie de mes paroles en l'air ne me réjouissait pas, au contraire. Je me sentais d'autant plus naïve d'être abattue pour si peu.

Le fil de ma pensée fut coupé de façon bien nette : Je me figeais brusquement, regardant mon opposant d'un air affolé. Je n'étais visiblement pas la seule à avoir repéré cet endroit de calme, manque de chance. Son visage me disait bien quelque chose, mais je n'arrivais pas à poser un nom dessus, cherchant dans son regard si il me reconnaissait. Mon apathie dura assez de temps pour que mes joues s’empourprent lorsque je m'en rendis compte, et je refermais promptement ma mâchoire qui avait trouvé le moyen de s'ouvrir de surprise dans le feu de l'action. Quel embarras. J'ouvris de nouveau ma bouche tentant de prononcer quelques mots d'excuse, au moins un, mais rien ne sortait. J'empirais ma sentence, et je partais désormais sur plusieurs années de déshonneur envers moi-même rien que pour cet échec. La honte s'était emparée de moi, c'en était fini.
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Caleb Turner
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MessageSujet: Re: Être touché | ft. Dahlia Être touché | ft. Dahlia EmptySam 2 Mar - 18:45
Silence. Souverain de la mort, empereur du vent, il règne sur l'univers en compagnie de ses amantes, jamais les mêmes. Gêne, tristesse, colère, désespoir, il les saupoudre de son existence pour mieux les rendre criardes, il les fait taire pour mieux hurler leur présence. Cela fait quelques instants déjà qu'il se couronne de l'émotion ambiante, de la surprise mêlée de honte qui les a saisis au corps, brusquement. Lui et... Et cette fille, qu'il ne connaît pas, qu'il n'a jamais croisé ou dont il ne se souvient pas du moins.

Elle est arrivée comme ça, d'un coup, et ils ont sursautés tous deux à la découverte de l'autre, à l'éclatement de leurs bulles de calme par une présence incongrue. Ils se sont toisés, bouches bées et regards écarquillés, puis la gêne s'est installée et le mutisme avec. Et le temps passe, s'égrène, s'envole et glisse entre leurs doigts, empirant le sentiment, aggravant leur incapacité à parler. C'est ridicule. C'est stupide. Caleb se demande où s'est égarée son âme d'autrefois.

À défaut de trouver une réponse à ses interrogations, à défaut de parvenir à faire usage de ses cordes vocales, le jeune homme détaille sa compagne. Petite, frêle, elle évoque en lui l'image d'un jeune faon qui n'ose s'élancer. Il ignore pourquoi. L'analogie toutefois demeure, ancrée dans son esprit comme par magie, et il ne cherche pas plus à la déloger qu'à la verbaliser.

« Euh... »

Il se râcle la gorge, pour la bonne mesure, se redresse en prenant soin d'éviter le pot de peinture qui trône non loin de ses pieds. Les regards se séparent avant de se retrouver, océan contre ténèbres. Caleb mordille sa lèvre.

« Salut. »

Sa voix semble réapprendre à vivre, comme un muscle. Il a besoin d'entraînement. Parler se fait plus aiser quand il parle, et c'est idiot, et c'est pathétique, mais il écoute cette information et tente de s'inspirer rien qu'un peu de Raeni et de ses mots qui toujours dansent.

« Moi c'est Caleb. J'ai rien à foutre là, enfin si je suis en colle... »

Il songe à la raison de cette punition, songe à son horreur et au regard désabusé de Mr. McMillan, hausse les épaules en ne sachant trop quoi ajouter. Ce n'est pas un bon sujet de conversation, ou plutôt n'a-t-il pas envie d'en parler. Ses doigts accrochent ses poches, tirent doucement dessus.

« Je vais être franc, je sais pas quoi dire mais le silence commençait à être gênant du coup... »

Ses yeux la détaillent de nouveau, et il se demande ce qu'une jeune biche vient explorer dans un vieux bâtiment flippant, à la tombée de la nuit. Solitude. C'est ce qui lui vient immédiatement, parce que c'est ce qu'il y a de plus évident, mais il ne dit rien et se contente d'observer. C'est fou ce qu'elle paraît normale. Il s'est toujours dit que les mutants devaient se remarquer, que ces choses-là s'inscrivaient sur l'aura peut-être, mais en la regardant il ne peut que penser qu'elle est jolie, qu'elle est mignonne, qu'elle a l'air fragile aussi. L'une de ses ex était de ce genre-là. Douce, candide, presque frêle. Leur relation a duré quelques semaines avant de s'effriter, comme toutes les autres. Caleb se demande parfois si ce n'est pas sa mutation, son gène qui a fait ça. S'il n'est pas juste détraqué, à tomber amoureux et à perdre ses sentiments en un battement de cils.

S'éloignant de ses sombres pensées, le jeune homme écarte les mains dans un geste nonchalant et vient les rejoindre derrière sa nuque. Il masse distraitement le muscle engourdi, feint l'aisance. Pourquoi est-il gêné lui-même ? C'est débile...

« Et toi ? T'es qui ? Et c'est quoi ''ton truc'' ? »

« Ton truc », il le tient de Rae. Ça lui convient mieux que pouvoir, mutation ou monstruosité. Il trouve ça plus doux, plus banal aussi. « Ton truc », ça pourrait désigner le hobby, la passion, la peur, la spécialité, les études. « Ton truc », c'est plus humain, et ce qui est humain le rassure.
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Dahlia Lalande
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MessageSujet: Re: Être touché | ft. Dahlia Être touché | ft. Dahlia EmptyMer 6 Mar - 11:42
Être touché
Dahlia & Caleb

« If you're lost and alone
or you're sinking like a stone, carry on. May your past be the sound of your feet upon the ground. Carry on.  »

Un milliers de questions couraient dans ma tête, pourquoi lui était-il ici, pourquoi moi aussi j'étais venue alors que je n'aurais définitivement pas dû, tant de regrets m'envahissaient, et pourquoi il avait un pot de peinture ici ? L'embarras avait confortablement pris place tout autour de nous, et semblait bien décidé à rester en notre compagnie. Heureusement, et pour mon plus grand soulagement, ce drôle de garçon à l'allure désinvolte pris la parole avant moi. Si ça ne m'était pas pour autant plus facile de répondre que de prendre la parole en premier, c'était tout de même lui qui avait fait le premier pas et je le remerciais intérieurement d'avoir mis court à ce trop long moment de flottement. J'aurais préféré garder un visage impassible, ne pas montrer plus que ce que mes pommettes enflammées disaient déjà, sembler indifférente à tout ce qui pouvait se produire. Mais lorsqu'il me dit qu'il n'avait rien à foutre là, je ne pus retenir un sourire idiot de s'afficher en travers de mon visage. Et j'allais encore faire remarquer à un inconnu toutes mes faiblesses au premier coup d'oeil, évidemment. Donc ce garçon s'appelle Caleb. Un joli prénom hébreu, je n'avais jamais rencontré quelqu'un le portant. Enfin, je devais certainement être la première personne portant mon prénom qu'il allait rencontrer.

- Je m'appelle Dahlia, je..

Ma respiration trop courte arrêta ma phrase soudainement. Mes jambes commençaient à me picoter, je me mettais définitivement beaucoup trop de pression pour une simple conversation basique. Je me balançais nerveusement d'un pied sur l'autre en essayant de finir ce que je voulais dire. "Mon truc" justement. Je me doutais qu'il ne parlait pas de n'importe quel "truc". On était dans l'enceinte de cet institut pour la même raison, alors je ne devrais techniquement avoir aucune honte d'évoquer ma mutation. Mais les habitudes étaient dures, et je prendrais du temps pour m'adapter à être entourée d'autres... Etrangetés.

- Je.. Ressens trop..?

Tout mes mots doutaient autant que moi. Hésiter à sortir, comme si ils allaient subir la violence du jugement de Caleb. Pourtant, il n'avait pas l'air méchant, au contraire. N'importe qui aurait pu voir qu'il était aussi gêné que moi, même s'il le cachait un peu mieux. Je pris une dernière longue inspiration pour finir cette phrase qui durait depuis une éternité.

- Et je peux le faire ressentir aux autres personnes. Et toi ?

Mes derniers mots s'entrochoquaient, prononcés plus vite pour tenter d'en finir avec ce carnage. Ce fut laborieux...
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Caleb Turner
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MessageSujet: Re: Être touché | ft. Dahlia Être touché | ft. Dahlia EmptySam 9 Mar - 21:19
Dahlia. C'est un joli nom, un nom de fleur lui semble-t-il, qui sied bien à l'aura de fragile douceur qui émane de la demoiselle. Les ombres que dessinent ses cils épais sur ses joues rosées de gêne, ses manières, la fragile intensité qu'elle dégage, il la trouve charmante à sa façon, particulière et intrigante. Ses yeux la détaillent en silence, il demande, il interroge, il écoute.

Le silence danse entre eux par va-et-viens fluides, oscillant entre les murmures de la demoiselle et son retour triomphant, entre les réponses fluettes et les hésitations grandissantes. Caleb se questionne. Pourquoi tant de timidité ? Qu'y a-t-il donc de si terrible dans la vie de cette jolie fille ? Qu'a-t-elle vécu pour paniquer à ce point lorsqu'un inconnu pose simplement son regard sur elle ? Un faon. Fleur, elle lui évoque toujours cependant cette image de jeune biche, tremblante sur ses menus appuis, incertaine, ses grands yeux sombres brillants à la lueur du monde. Et ça tombe sous le sens, au final.

Dahlia s'explique, se décortique, lui analyse silencieusement. Oui, c'est logique. Elle a le don de transmission. Elle ressent, a-t-elle déclaré. Le jeune homme contemple l'idée. Cela fait un moment que seule la nage parvient à le vider, à extérioriser les émotions qu'il garde toujours à distance, sans vraiment le vouloir. Ressentir. Le concept semble distant, paradoxalement irréel, comme un songe, imaginable sans être atteignable. Les sentiments l'évitent souvent, ne le heurtent que lorsqu'ils explosent. L'idée de vivre comme elle le dépasse.

« Je vois. », répond-il donc, songeur, la voix errant dans l'atmosphère crépusculaire.

La curiosité progressivement émerge, s'installe, prend le pas sur cette apathie permanente qui l'envahit. Il se demande ce que ça fait, de la toucher, quelle sensation le contact peut éveiller, quelles émotions en émergent. Ses doigts le picotent, il aimerait presque essayer, mais la prison de cuir le rappelle à elle. Ses yeux se posent sur les gants. Tu ne peux pas essayer, Caleb.

« Moi je fais chauffer l'eau. »

Il souffle, murmure, le regard planté sur le tissus sombre qui recouvre ses mains. La frustration s'est plantée en son cœur et y bourgeonne lentement, amère et douloureuse. Ses iris ne décollent pas, et si ses lèvres s'ouvrent ce n'est que pour laisser passer quelques mots qui expliquent, détachés, la nature du pouvoir qui l'encombre. Son handicap. Sa maladie. Sa souffrance.

« Quand je touche quelque chose, quoique ce soit qui soit composé en grande partie de H2O, la molécule bouillonne en peu de temps. C'est pas super pratique. »

Le silence s'installe finalement, s'entraîne, s'envole. Caleb remonte doucement les yeux vers son interlocutrice, en quête d'une compréhension qu'il n'est pas certain de trouver. C'est qu'il est inoffensif, son don, à elle. C'est qu'elle n'est que tendresse, mélancolie et candeur, là où lui évoque par son simple contact un danger de mort, une souffrance abominable du moins. Il se demande comment elle perçoit les autres mutations, si sur son visage expressif se dessinera bientôt la peur, celle-là même qui s'est distillée dans le regard de ses parents au fil du temps. L'émotion remonte, telle une bulle, s'écrase contre la paroi de sa poitrine. Se coince.

Il se dit que non. Non, ce n'est pas comme cela qu'il désire nouer de lien avec sa compagne du soir. Pas ce soir. Pas maintenant. Son regard se détourne vers l'extérieur, la clarté du bleu reflétant quelques teintes ocrées du dehors, puis revient chercher celui de Dahlia.

« Enfin maintenant j'ai plus besoin de bouilloire pour me faire du thé. Ou des pâtes. Je suis plus efficace qu'une casserole. »

Un petit rire lui échappe. Il résonne longuement dans la pièce vide du bâtiment désaffecté, s'égare dans le silence. Avec lui, les sentiments se perdent, s'entravent. Caleb ne les gère pas. Il les enferme. Il les muselle.

Elle les fait vivre, il les enterre.
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