Help me, I'm scared ( Caleb)

Date d'inscription : 05/02/2019

Help me, I'm scared

Bien que l'institut était une couverture pour apprendre aux personnes anormales à contrôler leurs pouvoirs, les mineurs avaient obligations de suivre des cours lambdas. Je m'en serai bien passé, surtout en ce qui concernait le sport...Je n'avais clairement pas la médaille du meilleur sportif au monde et trouvait inutile le temps perdu à faire des tours de terrain ou à se lancer un ballon avec ses mains ou ses pieds...Sérieusement, qui trouvait un intérêt à ça ? Toute ma mauvaise volonté se ressentait dans ma faible endurance - un demi-tour de terrain et j'étais au bord de la mort - et mes passes étaient aussi violente que si c'était un papillon qui l'avait faite. Du coup, je me faisais engueuler par le reste de l'équipe et j'étais persuadé que les deux trois balles que j'avais reçu sur la tête n'était pas un accident...
Mais je ne devais pas me mettre en colère, laisser couler pour ne pas que la séance de sport finisse mal. Je haussai donc simplement les épaules quand le responsable de mon traumatisme crânien s'excusait en un "oups" qui n'avait rien de sincère. Je voyais les minutes défiler sur le tableau lumineux et 15h sonnait enfin. La liberté. Bon d'abord les vestiaires - moment que j'appréciais pas du tout. Au début j'attendais que tout le monde soit parti pour aller me laver tranquillement mais on m'avait un jour cramé et demander ce que je faisais encore là. J'avais clairement pas envie de voir les autres nus et encore moins qu'on me voit aussi. Même si il y avait des cabines pour les pudiques, j'avais entendu que mes camarades s'amusaient à piquer les affaires des autres. Un humour qui laissait sincèrement à désirer. J'avais cela dit trouver la parade en emmenant mes fringues avec moi, tant pis si après ils étaient humides. C'était mieux que de se balader tout nu.
Le professeur de sport avait siffler la fin du match de basket - parce qu'en plus il choisissait pas un sport pour les nains comme moi - et nous ordonnait de filer à la douche. Je suivais le groupe en trainant les pieds jusqu'au casier où j'avais rangé mes vêtements. Attrapais ces derniers pour filer dans une cabine libre. Heureusement pour moi, mes camarades préféraient comparer leurs muscles et autres choses. Je laissais ma tenue de sport pour apprécier l'eau chaude sur mon corps torturés. Je devrais peut être me casser une jambe pour être dispensé tiens...J'étais en train de penser à un moyen d'échapper au cours de sport lorsque la lumière s'était soudainement éteinte. Une panne de courant ? C'était bizarre. Je fermai le robinet de la douche en tâtant et faisait apparaître une sphère. Cette dernière me permettait de m'habiller - au moins la partie inférieure - avant d'entendre des cris de surprise de l'autre côté. Une attaque ? Je sortais avec précaution de ma cabine.

- Bordel il se passe quoi...là...

Eclairant la scène, je voyais mes camarades retenir tant bien que mal leur serviette qui avait certainement glissé. Pas toute seule, visiblement, en en voyant un autre dans une posture auprès d'un mutant prêt à dévoiler ce qui ne devait pas l'être. Sans compter que près de l'interrupteur, Mike était en train de rire comme un âne. C'était vraiment une case qui leur manquait en fait. Mes joues s'étaient mises à chauffer de gêne et j'étais aussi furieux face à cette blague pas drôle. Imaginant que j'aurai pu être une cible si j'avais pas prit le parti de me doucher dans une cabine. Ma sphère s'était mise à voir aussi rouge que moi, et incontrôlable, s'était mise à voyager dans le vestiaire.

- Ah Niou arrête ça !
- Mais assommez le !

Les jeunes mutants se baissaient pour éviter la boule de feu, qui continuait de n'en faire qu'à sa tête sous mon regard paniqué. Je n'avais pas envie de blesser quelqu'un, et la peur qu'il y ait un blessé n'arrangeait pas mon contrôle sur mon pouvoir.

panic!attack

Date d'inscription : 27/01/2019

Tap. Tap. Tap.

Le ballon rebondit sur le sol, encore et encore, dans une valse qui progressivement ralentit, laissant à son impetus le temps de s'estomper. Caleb le regarde d'un œil froid, pas impliqué, pas vraiment déçu que la fin du match ait été sifflée avant que les points n'aient pu départager les adversaires. Le garçon s'empare de sa bouteille d'eau et en dérobe quelques gorgées, le plus vite possible, cherchant à les ingurgiter avant que celles-ci n'aient le temps de devenir bouillante. Plus le temps passe et plus il se confectionne des thés, à réchauffer à volonté. C'est toujours meilleur que le simple liquide chauffé à cent degrés.

Ses pas résonnent en un crissement constant sur le parquet lisse, évoquant en lui quelques souvenirs éparses. Les cours de sport, depuis le début du lycée, c'est à la piscine qu'il les fait. Qu'il les faisait, se corrige-t-il, tentant d'ignorer le pincement de cœur qui accompagne le songe. La natation en tant que sport public s'est muée en un espoir inatteignable, ces derniers temps. Il ne peut mettre les pieds dans un bassin sans que celui-ci ne se perce après quelques minutes d'un millier de bulles, danger mortel aux couleurs d'océan. C'est ainsi d'ailleurs qu'il s'est retrouvé ici, à jouer au basket plutôt qu'à savourer la sensation grisante de l'eau caressant ses blessures. Ici, il n'est pas un danger, tant qu'il porte des manches longues, tant qu'il fait attention. Ici, on peut lui faire faire du sport. Ce n'est peut-être pas de la nage, mais il peut espérer au moins se défouler un peu. Il s'agit là de son unique consolation, et il la prend comme telle, maigre tribu d'une souffrance qui se veut permanente.

Un soupir le prend tandis qu'il s'enfonce dans les vestiaires, ignorant les corps nus dont ils croise les contours. Cela fait longtemps que cette situation ne gêne plus Caleb. Personne n'en a rien à faire, suppose-t-il, de voir quelques paires de fesses devant des murs tapissés de carrelage. C'est ainsi du moins qu'il voit les choses. Les quelques cabines qui promettent un peu d'intimité aux élèves relèvent davantage de l'appel à la mauvaise blague, mais elles permettent aux plus timides de s'abriter. Un temps seulement.

Décidant d'aller se rincer sous une douche à l'écart, le jeune homme retire un à un les vêtements qui l'entravent, relâchant progressivement la tension que ceux-ci imprimaient en son corps. Trop de couches, songe-t-il. La prochaine fois il se vêtira simplement d'un t-shirt à manches longues, plutôt que de mettre un sous-pull sous son maillot et un legging sous son short. Les habits collent à sa peau, humides de sueur, et c'est en fronçant le nez que Caleb s'en débarrasse, glissant sous le jet bienfaiteur d'un même geste. L'eau l'atteint, froide d'abord, et il s'amuse à la voir tiédir, puis chauffer, puis bouillir contre sa peau exposée. La sensation est drôle, vivifiante. Elle éveille sous son contact son corps fatigué, fait pétiller ses muscles et en appelle à son énergie. Un petit sourire courbe inévitablement ses lèvres.

Il ferme les yeux, un instant, les rouvre sur le noir. L'incompréhension se mêle de peur, s'allège d'habitude. Les élèves ont dû, suppose-t-il, faire preuve une fois de plus d'un humour sans faille. Caleb s'en moque, en soi, espère simplement qu'on ne vole pas ses affaires pendant qu'il ne peut les défendre. Son regard coule dans les ténèbres, accroche des petites sphères qui éclairent, se fascine. Wow. C'est donc ça, un pouvoir cool, un pouvoir bon ? Émerveillement et envie s'embrassent et il avance d'un pas, sans parvenir à s'en empêcher, les yeux brillants de la lueur des boules lumineuses.

Puis la situation vrille et s'écorche. D'un coup. Il n'a rien suivi, n'a pas compris, se baisse juste à temps pour éviter la balle rouge qui frôle son crâne.

« Mais assommez le ! »

Les attentions convergent vers le gosse au centre de la pièce, bouille ronde dont il reconnaît instantanément les traits froncés. Niou. Ishido Niou. Son colocataire, pas bavard, pas accueillant. Pas de lien, pas de sourire, pas de contact. Un étranger avec lequel il vit depuis plusieurs jours. Un inconnu.

Dangereux.

Le mot le sonne, le frappe, mais il n'a pas le temps de réfléchir. Si personne ne réagit, quelqu'un sera blessé. Si personne ne réagit, les boules lumineuses frapperont et il ne peut pas, il ne veut pas laisser ça arriver.

« ALLUMEZ LA PUTAIN DE LUMIERE ! », hurle-t-il, car les sphères créent une danse épileptique de faisceaux dans la pièce. C'est beau, mais on n'y voit rien.

Caleb s'élance, accroupit, se rapproche de Niou sans se redresser. Il ne sait trop si cela est utile mais les balles de feu lui promettent une douleur dont il ne veut s'approcher. Il est là, nu, exposé à la lampe qui enfin se rallume, penché pour éviter la valse mortelle du pouvoir de son jeune colocataire.

« Niou..., glisse-t-il, Niou ! Je sais... »

Un regard aux alentours, peur, déglutition.

« Je sais qu'on ne se connait pas beaucoup mais il faut que tu te calmes, ok ? Essaie de respirer, j'sais pas... »

Ne pas expirer la tention, déglutir de nouveau, avaler le stress plutôt que de lui faire bouffer. Il repense à son coach. À son attitude, à sa douceur. Il aimerait faire pareil.

« Niou essaie de respirer, ferme les yeux ok ? »

Il aimerait faire pareil, mais il n'est pas aussi bon, pas aussi doué, pas aussi mature que lui. Le coach, lui, aurait su quoi faire. Lui n'est qu'un élève, paumé et démotivé, qui tente de donner des conseils qu'il est incapable d'appliquer. Respire sous l'eau, Niou, respire même si l'oxygène te noie.

Date d'inscription : 05/02/2019

Help me, I'm scared

La peur m'avait saisit et je ne savais pas du tout quoi faire. Comment arrêter cette boule de feu qui allait finir par créer un accident. Ce n'était pas ce que je voulais. C'était jamais ça. Je n'arrivais pas à contrôler mon pouvoir quand j'avais une émotion trop forte, lorsque la colère montait en moi surtout. J'entendais les cris de mes camarades et leur parole à mon sujet, qui n'aidait pas vraiment à calmer ma panique. J'avais pas envie qu'on m'assomme. Même si il y avait des chances que mon pouvoir s'efface avec moi.
Quelqu'un venait de crier d'allumer la lumière, car effectivement, mise à part les sphères de feu, il faisait encore noir dans le vestiaire. L'un des jeunes mutants avait finir par se glisser jusqu'à l'interrupteur. Lumière soudaine, qui me faisait fermer les yeux et sans le faire exprès l'une des balles avaient touché la jambe d'un adolescent. Un hurlement de douleur avait résonner dans la pièce me faisant sursauter, et des larmes commençaient à couler sur mes joues. Puis un prénom, souffler parmi la cohue. Ils avaient fini par tous quitter le vestiaire en trainant leur camarade blessé. Il ne restait plus que moi et ce visage que je voyais tous les matins quand je me levais. Caleb. Mon colocataire. Il n'était pas parti avec les autres ? Visiblement non. Il était assez fou pour rester dans la même pièce que moi. J'avais envie de lui dire de fuir, que ça sera fini quand je serai épuisé. C'était pas vraiment la bonne solution, mais mon nouveau colocataire ne semblait pas en avoir une en poche. Me calmer semblait difficile.
J'avais encore blessé quelqu'un. On allait me virer l'école c'était sur. Mon père allait avoir honte de moi, ou bien on allait m'enfermer à la cave derrière des barreaux. Au moins je ne risquai pas de blesser qui que ce soit si on m'isolait du reste du monde. J'avais tout de même peur de ne plus voir le soleil. Et mine de rien, j'étais aussi claustrophobe alors ça m'emballait pas trop de vivre dans trois mètres carrés jusqu'à la fin de ma vie.

- J'y arrive pas...Va t-en, tu vas avoir mal à cause de moi...

Je pleurnichais comme un enfant face à cette situation. Caleb n'avait pas l'air de vouloir s'en aller, et quitte à suivre un conseil à la con comme celui de fermer les yeux et de respirer. Je préférais de toute façon ne pas voir la suite même si le nombre de potentiel victime était très réduite. J'inspirai une bouffée d'air et fermai les yeux avant d’expirer. Je tentais de calmer les battements de mon coeur qui battait des records entre la panique et la colère. Qui s'était dirigé sur moi à présent. Mon père m'avait expliqué que mon don faisait partie de moi, qu'on était connecté. Mais c'était plutôt mon pouvoir qui avait le dessus à un moment donné. Peut être que si je pensais à quelque chose d'apaisant ? Je me perdais alors dans mes souvenirs d'enfance. Au sourire et au câlin de ma mère.

- Est ce qu'elle est partie ?

Demandais je, n'osant pas ouvrir les yeux pour vérifier. Si au moins elle était redevenu inoffensive, ça m'arrangerait aussi. Au moins avant qu'un professeur n'arrive.

panic!attack

Date d'inscription : 27/01/2019

C’est la merde. Les yeux rivés sur le garçon terrifié dont les pouvoirs se déchaînent, sa peau nue frissonnant sous les va-et-vient de la boule de chaleur, Caleb ne peut que se répéter cette immuable fatalité. Au moins l’élève blessé a-t-il été escorté au dehors. Au moins les autres se sont-ils échappés. Un professeur ne devrait pas tarder à venir, à les secourir, à prendre en main cette situation dans laquelle il se sent embourbé. Le lycéen ne se sent pas l’âme d’un sauveur, au contraire. Il est terrifié, impuissant, paniqué à l’idée que le chaos ne se couronne davantage dans les vestiaires, à l’idée d’être le prochain à faire un long détour par l’infirmerie. C’est la première fois qu’il est confronté ainsi aux dons des autres, pas les cools, pas les doux, pas les beaux, non, ceux qui sont dangereux, ceux qui font peur. Ses parents lui en ont parlé des dizaines de fois, commentant les informations d’un ton vindicatif tandis que leurs yeux se plissaient, les rides s’enracinant dans la haine mêlée de terreur. Il n’avait jamais vraiment fait attention. Il avait écouté, il avait laissé faire, il n’avait jamais vraiment regardé. Et la voilà. La raison de l’incompréhension, de la crainte, du rejet. Elle, parmi tant d’autres, vole et virevolte sans but dans une pièce close, dangereuse et incontrôlable. Une seconde, Caleb contemple l’offre de son colocataire. Sortir des douches, se mettre à l’abri dans le couloir, attendre l’enseignant qui ne devrait pas tarder à faire irruption dans la pièce. Être en sécurité. L’éternel tic nerveux reprend, sa lèvre inférieure meurt sous l’assaut de ses dents, son corps se tend.

Mais Niou pleure. Il sanglote non loin de lui, et il obéit, péniblement, ferme les yeux et souffle, souffle encore. Il fait l’effort. Il tente. Il est aussi terrorisé que les autres, mais il essaie. Le jeune homme l’admire. Lui-même se souvient de la panique, de ses effets dévastateurs, il se souvient de la piscine criblée de bulles incendiaires, et un respect nouveau germe en son cœur à l’adresse de son colocataire. Il n’est pas certain de ce qu’il aurait fait, à la place du garçon. Mais là n’est pas l’important.

La sphère rouge blêmit au fil des secondes, Niou souffle et elle s’égare, ralentit, flotte avec juste un peu moins de vergogne. Continue comme ça, songe-t-il, conscient toutefois que parler risquerait de briser la concentration de son compagnon. Il se tait, il observe, continue de se cacher au cas où le contrôle s’efface et le calvaire reprenne. Le temps s’égrène, le souffle résonne, et la boule de feu perd de son incandescence.

« - Est ce qu'elle est partie ?
- T’es sur la bonne voie, ok ? Continue comme ça, tu vas y arriver. »

C’est peut-être la plus longue discussion qu’ils aient eu depuis leur rencontre. Le petit asiatique n’était pas spécialement accueillant et Caleb n’avait pas eu le cœur de chercher à s’intégrer, et ils avaient gravité l’un autour de l’autre comme deux étrangers, deux aimants opposés qui, confrontés à leur proximité forcée, s’étaient efforcés de toujours s’éloigner. Jusqu’à maintenant. Le lycéen ne sait trop qu’en penser, ne sait pas quoi dire de ce nouveau développement de leur relation, et peut-être au final que tout redeviendra comme avant lorsque la foutue porte s’ouvrira et que le professeur se chargera du reste.

Comme appelée par ses pensées, une voix résonne au dehors. Enseignant ou surveillant, Caleb l’ignore encore mais un profond soulagement dénoue ses épaules. On emmène le blessé à l’infirmerie, on s’en charge, on prend responsabilité et le jeune homme ne peut s’empêcher d’en faire part à son compagnon.

« Tout va bien, regarde, quelqu’un arrive, ça va aller ok ? »

Date d'inscription : 26/02/2019

Help me, I’m scared

Caleb & Niou & Penny

A y regarder de plus près, l’Institut Xavier n’avait rien de bien différent des autres écoles. Les objectifs étaient les mêmes, une réussite et un épanouissement pour chacun. Les moyens étaient là, des professeurs, des encadrants, des salles de classes, du matériel pédagogique. Et des élèves, avec leur caractère respectif, leurs envies, leurs motivations, leurs réussites et leurs difficultés. Sans doute était-ce là, le point divergeant. La nature de leurs difficultés. Mais les bases de l’accompagnement étaient les mêmes. Écoute, empathie, conduite structurante et rassurante. Et réactivité. C’est ce dont essaya de faire preuve Pénélope dans un premier temps lorsqu’un élève à moitié nu dans les couloirs, se précipita vers elle. Au milieu de son essoufflement et de ses mots balancés un peu n’importe comment, elle comprit finalement que quelque chose n’allait pas dans les vestiaires des hommes. Penny grimaça en regardant autour d’elle. Aucun personnel homme aux alentours. Elle allait donc devoir s’y coller.

La jeune femme descendit rapidement les étages pour arriver au niveau de l’entrée des douches où un petit attroupement s’était formé autour d’un élève à la jambe amochée. Un rapide coup d’œil lui fit comprendre que rien n’était dramatique. La jambe de l’adolescent avait eu un gros coup de chaud. Il s’en sortirait sans doute avec quelques cloques et une bonne semaine de tartinage de crème. Mais même si la blessure n’était pas grave, la douleur devait certainement être bel et bien présente. Il était bien connu que les brulures faisaient un mal de chien.

« Mike et Derek, amenez Tim à l’infirmerie. » Indiqua-t-elle calmement aux adolescents avant de se tourner vers les autres. « Que s’est-il passé ? »
« C’est Niou, il a pété un câble ! Il a sorti ses sphères alors qu’on faisait que s’marrer, c’est tout ! »
« Il a blessé quelqu’un d’autre ? »
« J’crois pas. Mais il y a le nouveau, là … J’sais plus comment il s’appelle. Il est toujours dans les douches. »
« D’accord … »

Penny supposa une blague un peu lourde, une taquinerie mal reçue ou des relations inamicales entre les garçons. Des interactions inévitables au sein d’une école ou dans une vie de communauté. Elle se tourna vers le reste du petit groupe en haussant les épaules.

« Bah … qu’est-ce que vous attendez, les culs nus ? Allez-vous fringuer ! »

Et elle les chassa dans leur vestiaire avant de faire un rapide détour vers le local sportif où étaient entassé tout le matériel. Elle avisa dans un premier temps une raquette de badminton avant de choisir une batte de baseball, sans aucun doute plus résistante. Et se dirigea de nouveau vers l’entrée des douches.

« Salut Niou, c’est Pénélope. » S’annoncer pour ne pas surprendre. Elle ne savait pas dans quel état était le petit Japonais. « Je vais rentrer, ok ? » La batte de baseball serrée dans la main, prêt à exploser de la boule de feu si nécessaire. La jeune femme s’avança prudemment, les lumières agressives des néons et la lumière menaçante des sphères semblait se tamiser au fur et à mesure qu’elle avançait vers eux.

Le nouveau était donc Caleb qu’elle était plutôt surprise et soulagée de voir intact à côté de Niou, dont la lutte intérieure se reflétait sur son visage. Ses sphères lumineuses dansaient dans la pièce dans laquelle il faisait une chaleur étouffante. La situation n’était finalement pas aussi catastrophique. « Je vois que mon idée d'installer un sauna fait des émules ... » Elle sourit doucement aux garçons alors qu’elle enlevait le gilet qu’elle avait sur le dos pour le tendre à Caleb. Voilà pourquoi elle aurait préféré qu’un homme s’occupe de cette situation …

« Comment vous allez ? » Une question simple, mais dont la réponse n’était pas forcément si évidente.

code by exordium.

Date d'inscription : 05/02/2019

Help me, I'm scared

Les encouragements de Caleb était touchant et aussi réconfortant. Le fait qu'il ne soit pas parti la queue entre les jambes, me faisait aussi voir une facette sur mon colocataire. Jusqu'à présent on avait pas vraiment discuté lui et moi. Je ne savais pas trop quoi dire à un inconnu, j'avais pas eu d'amis hormis Wendy. Avec sa haine, je m'étais donc retrouvé avec un compteur quasi à zéro. Venir ici, d'après mon père, était l'opportunité de connaître des personnes qui étaient comme nous deux et donc susceptible de nous comprendre. Mais en un an, on changeait pas le monde. Certes j'avais réussi à tisser des liens avec quelques résidents mais on était pas les meilleurs amis du monde. Etre obligé de fréquenter quelqu'un tous les jours allait peut être changer la donne. En tout les cas, se sentir épauler donnait un sentiment de force, et je me sentais déjà plus tranquille. Surtout que visiblement mes pensées focalisées sur ma mère aidaient mon pouvoir à se calmer.

- Tu dis pas ça juste pour me rassurer...?

J'essayais de faire de l'humour, mais ça pouvait être aussi perçu comme un doute. Après tout c'était aussi plausible que Caleb ait dit simplement ça pour m'encourager justement. Je sentais ceci dit qu'il faisait moins chaud dans la pièce. Ce qui était plutôt bon signe. J'osais donc ouvrir un oeil puis un deuxième avant de tomber sur deux orbes blanches, pile au moment où mon colocataire m'informait qu'un adulte arrivait.

- Hein ? quoi ? Non...non

C'était la catastrophe. J'allai me faire disputer, j'avais encore fichu la pagaille et en plus blesser l'un de mes camarades. Si jamais c'était l'autre qui pouvait pas me voir en peinture...Fort heureusement, une voix féminine familière se faisait entendre vers l'entrée. Un soulagement qui avait eu le mérite de calmer mon pouvoir qui s'était enflammé à nouveau suite à ma micro panique. J'étais cependant moins calme quand j'apercevais une batte de base-ball dans la main de Pénélope. Elle comptait m’assommer avec ?

- Pourquoi tu as une batte ?

Demandais je tandis qu'elle enlevait son gilet pour le tendre à Caleb. Ce n'était que maintenant que je prenais connaissance de sa nudité, me laissant quelques secondes scotchés avant de me cacher les yeux. Le rouge me montant aux joues.

- Ya ! T'aurai pu t'habiller !

M'exclamais je avant de reculer de quelques pas. Mon colocataire était un pervers en fait. Monde cruelle. Je me tournais vers Pénélope qui avait demander si on allait bien. Comme si elle savait pas que j'avais merdé...

- C'était un accident...j'ai pas voulu blesser quelqu'un...la lumière s'était soudainement éteinte et j'ai utilisé mon pouvoir pour voir ce qui se passait...

Et puis j'étais tombé sur la blague douteuse de deux de mes camarades. Dont je me serai bien passé d'ailleurs. C'était de leur faute si ça avait dérapé finalement.

panic!attack

Date d'inscription : 27/01/2019

Non, non, Caleb ne dit pas ça pour le rassurer, ne dit pas ça pour lui offrir un réconfort chimérique, mais les mots sont superflus dans l'instant et il se contente de secouer la tête. Niou ne peut le voir, mais il n'y pense pas. Ce qui importe, c'est la pâleur croissante des orbes qui valsent tendrement dans l'atmosphère étouffante de la pièce. Il ne peut s'empêcher de contempler la beauté étherée de ce don presque féérique, troublé peut-être par le contraste entre cette douceur et la dangerosité tout juste cachée dont il a fait preuve quelques minutes auparavant.

Dehors, les bruits retentissent, le tirent de son émerveillement, les voix s'élèvent et dans leur sillage naît un soulagement qu'il voudrait partager. C'est bon, c'est fini, plus besoin de s'en faire. Quelqu'un de compétant arrive. Ils ne sont plus seuls. Ce qui est rassurent pour lui ne l'est toutefois pas pour le jeune japonais, qui s'agite, qui panique. Un instant, Caleb craint le retour de la teinte pourpre dans les boules lumineuses. Son regard fixe les sphères, écarquillé, vigilant, ses mains tendues frôlant son colocataire en quête d'apaisement.

« Mec, mec, tout va bien, j'te jure, panique pas s'il te plaît, c'est rien de gra... »

Les mots se perdent à l'ouverture de la porte. Il fixe tour à tour la silhouette qui s'y dessine et la lueur rougissante des bulles incandescentes, le cœur battant et l'estomac troué. Pénélope approche, il l'entend, l'espère et la craint à la fois. Les réactions de Niou lui font peur, celles de la surveillante l'apaisent. C'est qu'elle trouve toujours les mots pour être drôle, pour soulager la tension ambiante, pour dédramatiser ce qui pour elle n'est sans doute qu'une anomalie de plus dans l'école des bizarres. Sa voix seule paraît apaiser son compagnon d'infortune, calmer les sphères qui de nouveau virevoltent. À mesure qu'elle s'approche, l'ambiance se fait moins étouffante, moins oppressante en dépit de la chaleur mortifère qui règne dans les douches.

La présence de la batte de baseball, pour sa part, l'amuse. Il s'imagine Miss Reed l'utiliser sur les orbes du jeune asiatique, marquer un homerun contre les murs des vestiaires pour se protéger d'une éventuelle blessure. La vision lui arrache un petit sourire... Jusqu'à ce que Pénélope n'ôte son gilet afin de lui tendre, brutal rappel de son état de nudité.

Les joues de Caleb se colorent, s'empourprent davantage sous la remarque dégoûtée de son colocataire, qu'il fusille du regard en se dissimulant derrière le vêtement.

« J'ai pas vraiment eu le temps de finir ma douche, en fait ! », proteste-t-il.

Le regard qu'il adresse à la surveillante est mortifié et il le baisse, lançant tout de même une œillade vers la serviette qu'il a délaissée non loin de là. Marcher, ou demeurer figé en attendant de pouvoir se mouvoir sans attirer les regards, le choix est cornélien mais il décide de ne pas se l'imposer. Miss Reed les interroge, d'une question simple et complexe à la fois, et Niou s'empresse de répondre, s'empresse de s'excuser, de s'expliquer, comme s'il y était pour quelque chose. Caleb sait ce que c'est, un pouvoir qui n'obéit pas. Caleb comprend.

Tandis qu'il se glisse vers ses affaires, gilet stratégiquement noué autour de sa taille, le garçon surveille la réaction de leur interlocutrice commune, jaugeant les règles de l'école, cherchant à démêler l'hypocrisie de la réalité. Si son colocataire est puni des événements, il saura à quoi s'en tenir. L'institut comme discrète prison ne l'étonnerait pas plus que ça, au fond. Pas dans le contexte actuel.

« Des élèves ont fait une blague. Ce genre de blagues débiles où on éteint la lumière pour baisser les serviettes des autres, c'était pas hyper malin. », souffle-t-il en s'habillant, dans son coin, espérant tout de même que cela jouera en la faveur de son camarade.

Il revient en enfilant son T-shirt, tend de nouveau à Pénélope son gilet, sans rencontrer son regard, sans oser songer à ce qu'elle a bien pu voir de son corps. Caleb n'en a pas honte, au contraire, il se sait attirant, mais la position dans laquelle il vient d'être trouvé était tout sauf flatteuse et il préfère choisir de se montrer nu devant quelqu'un plutôt que d'être surpris, accroupi pour éviter des boules brûlantes, à poil dans des douches.

« Vous n'allez pas le punir, si... ? »

Il jauge, il cherche, ne peut s'empêcher toutefois d'insister. Il s'interroge, il se torture. Si Niou est puni, s'il est légitime chez tout le monde d'être condamné pour quelque chose que l'on ne peut contrôler, quel avenir pour eux ? Quel avenir pour lui ?

Date d'inscription : 26/02/2019

Help me, I’m scared

Caleb & Niou & Penny

Ce n’est pas l’apparition de Pénélope dans les vestiaires des garçons, la blessure qu’il avait infligée à l’un de ses camarades ou son pouvoir qui faisait des siennes qui inquiétèrent Niou pendant quelques secondes. C’était la batte que la surveillante tenait dans sa main. Une idée de moyen de défense improvisé qui lui était passé par la tête mais qui au vu de la tête du jeune japonais, la laissait finalement perplexe.

« C’est pour … Euh … Éloigner les mauvais esprits. »

Parce qu’elle n’avait pas franchement réfléchi au fait que débarquer avec une batte dans la main, dans une situation un peu tendue pouvait faire mauvaise impression. Alors une fois sa réponse trouvée, Pénélope sourit, assez contente d’elle de ne pas avoir complètement menti en utilisant une image pas trop violente. De toute façon, l’attention fut bien vite détournée par la tenue tout à fait naturelle de Caleb. Alors la surveillante, elle continue de sourire, un sourire qui avait perdu son côté rassurant pour quelque chose de beaucoup plus amusé.

Amusée aussi de voir que ni l’un, ni l’autre ne répondait réellement à sa question. Ils évoquaient ce qu’il s’était passé, mais à aucun moment, ils expliquaient comment ils se sentaient là, tout de suite, ou même ce qu’ils avaient pu ressentir au moment des faits. Elle ne releva pourtant pas, comprenant qu’il leur était sans doute plus évident de répondre par ce biais-là. Les faits n’étaient parfois pas suffisamment bien différencier des ressentis, trahissant sans doute par là, une tension assez intense.

« Le punir ? Pourquoi faire ? »

La jeune femme semblait réellement surprise d’une telle inquiétude. Comme à chaque fois qu’un élève se torturait les doigts en attendant sa sentence. D’autant plus lorsqu’il s’agissait de situation similaire à ce que venait de vivre les deux adolescents. Ce n’est pas comme si Niou avait décidé volontairement de cramer la jambe de son camarade, aussi débile puisse-t-il être, non ? Elle soupira, presque agacée qu’un dérapage de pouvoir puisse les mettre dans un tel état d’angoisse.

« Bon … Je sais que la vie en communauté a de mauvais côtés. Subir des blagues douteuses en fait partie. Et en tout honnêteté, tu risques d’en subir d’autres … »

Elle haussa les épaules, fataliste. C’était presque inhérent à une vie avec d’autres adolescents, encore fallait-il que ces blagues restent potaches et inoffensives. À Niou de trouver comment gérer ces situations. Et a Pénélope de calmer tout de même le jeu de ces jeunes crétins.

« Tu as le droit de faire des erreurs et d’avoir des échecs. Vous êtes dans cette école pour ça… Mais il faut que vous gardiez à l’esprit que vous n’êtes pas n’importe qui. Vos dérapages peuvent avoir des conséquences. »

Et des lourdes. Ce qui les obligeait à grandir et à mûrir sans doute beaucoup plus rapidement que des adolescents lambdas. Ils avaient une responsabilité dont il fallait qu’ils prennent conscience le plus rapidement possible.

« Alors à chaque fois que tu sens que tu as perdue le contrôle, réfléchi à ce qu’il s’est passé, pourquoi cela s’est passé comme ça et ce que tu aurais pu faire pour l’éviter. Et retires en quelque chose de positif. »

C’était le grand crédo de Pénélope. Le positivisme. Elle pouvait passer pour quelqu’un d’un peu naïf et de déconnecter à cause de ça. Mais elle y croyait dure comme fer.

« Je note déjà que tu as déjà un bon pote qui a eu assez de courage et d’empathie pour tenter de t’aider alors que tous les autres sont partis la queue entre les jambes ... » Elle sembla réfléchir un instant avant de faire une petite grimace. « La queue entre les jambes n’est peut-être pas le terme le plus adéquate… Mais, vous avez compris, non ? »

Les deux garçons étaient plutôt solitaires. Pénélope voyait en cet incident un éventuel moyen pour que ces deux colocataires sachent qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre. Qu’ils étaient également capables de s’aider l’un l’autre. Un moyen déguisé pour leur donner un peu plus confiance en eux.

« Ça peut aussi développer votre connaissance de vous-même. Quelles sont les raisons qui t’ont fait perdre le contrôle ? Et toi Caleb, quelles sont les raisons qui t’ont fait rester ? Et puis, peut-être savoir prendre du recul sur certaine chose. Dévoiler un bout de fesse n’a jamais tué personne, pas vrai, Caleb ? » Pénélope ne put retenir un rire avant de positionner la batte de baseball sur son épaule. « Par contre, je te cache pas qu’il va sans doute falloir que tu ailles voir Tim pour t’excuser ... »

C’était sans doute ça, sa punition. Se confronter à sa victime.

code by exordium.

Date d'inscription : 05/02/2019

Help me, I'm scared

A demander de ne pas paniquer, il me faisait paniquer justement. J'étais pourtant bien parti pour reprendre le contrôle de mes émotions. Mais savoir qu'un adulte allait arriver d'une seconde à l'autre, était tout sauf quelque chose de bien en ce qui concernait mon cas. Surtout que j'avais brûlé un élève, que d'autres auraient pu subir la même chose. C'était vraiment de la chance que j'avais eu de n'avoir blesser qu'une seule personne.
Mais en voyant une chevelure blonde passer le pas de la porte, ma peur s'était atténué car il s'agissait de Pénélope. J'aimais bien la jeune femme, un peu moins quand elle faisait la morale par contre et qu'elle se baladait avec une batte de base-ball. Sa réponse m'avait laissé quelque peu perplexe. Outre cela, ses petites piques étaient toujours bien placé, ce qui était assez drôle lorsque l'on était spectateur. Elle n'était même pas perturbé du tout d'avoir un homme tout nu juste devant elle - alors que c'était mon cas. Je n'étais pas non plus dégoûté, j'avais lancé ça sous la surprise en découvrant mon colocataire dans son plus simple appareil.

- C'est pas ma faute si t'a pas pu finir...

Rétorquais je avec une mine boudeuse. Moi aussi j'étais tranquillement sous l'eau quand l'extinction des feux avaient eu lieu. J'avais cependant eu l'idée de me vêtir un minimum avant de sortir. Sinon, bonjour l'embarras, surtout face à la surveillante et à Caleb. On partageait la même chambre, je n'avais vraiment aucune envie qu'il se souvienne de moi tout nu à chaque fois qu'il croiserait mon regard. Heureusement que j'avais rapidement caché mes yeux pour m'épargner un cauchemar visuel.

J'avais ensuite expliqué à Pénélope ce qui s'était passé, bien que ça ne répondait pas sa question posée. A vrai dire, je savais pas vraiment comment je me sentais tellement c'était le bazar dans ma tête. Je me sentais surtout coupable actuellement, maintenant que les choses s'étaient calmés. Mon pouvoir avait d'ailleurs fini de faire les siennes et je pouvais enfin faire disparaître les sphères. Caleb avait lui aussi apporter son point de vue à l'histoire, demandant même à Pénélope si j'allai être puni. Mon regard s'était tourné vers lui, un peu étonné qu'il prenne ma défense alors que...on ne se connaissait pas vraiment. Voir pas du tout. A part le prénom de l'un et de l'autre, on avait pas gardé les vaches ensembles.

Visiblement Pénélope ne comptait pas me donner une punition vue sa surprise. Surprise qui s'était affiché aussi sur moi. C'était vrai que je n'avais pas volontairement attaqué mon camarade mais ça avait été pareil avec Wendy. Mon père ne s'était pas privé de me mettre une baffe après.

- Je me doutais qu'être entouré d'immatures n'allai pas être simple...

Soufflais je dans un soupir. Ce n'était pas comme si on m'avait laissé le choix de toute manière. Pour mon bien, qu'ils avaient dit. Les autres adolescents allaient surtout me rendre chèvre au bout d'un moment.

- Mais je sais ça ! J'ai pas besoin de vous pour savoir que je peut être dangereux !

J'aurai préféré être n'importe qui plutôt qu'un mutant. Un humain lambda qui vivrait une vie ennuyante avec son père et le majordome. Malheureusement, ce n'était pas le cas, et ça m'énervait qu'on me le rappelle. Je savais très bien pourquoi j'avais perdu le contrôle. Je n'étais pas idiot. Je n'avais pas le même humour que les autres garçons de mon âge. Je ne jouais jamais avec eux, j'étais bien dans mon coin. Parce qu'on m'avait toujours regardé comme quelqu'un d'étrange. Et même ici, je leur faisais peur.

- Comme je l'ai dit, la lumière s'est éteinte, je suis sorti de ma cabine et je suis tombé sur l'autre abruti en train de baisser la serviette d'un des garçons...J'ai trouvé ça bête et stupide, ça m'a énervé...et la guerre a été déclaré...mais je voulais pas que ça arrive !

Déclarais je en sentant les larmes pointées à nouveaux le bout de leur nez. Pourquoi c'était si compliqué la vie en communauté ? De s'intégrer aux autres ? Caleb, était resté malgré le fait que je lui ait dit de partir et de me laisser là. Je savais pas pourquoi il avait fait ça, pris un risque alors qu'on était pas amis. Je n'en voulait pas aux autres d'être partis, au contraire même. Ils avaient su détecter le danger. Par contre l'idée d'aller m'excuser auprès de Tim, était gênante. Je n'avais pas le courage d'aller affronter le regard de ceux que j'avais blessé. La peur qu'encore une fois on me dise que j'étais un monstre. Ce qui pouvait être assez comique comme terme dans une école où tout le monde était porteur du gène X.

- Je veux pas aller le voir...Il doit me détester comme tous les autres...

Avouais je en baissant le regard sur mes pieds nus.

panic!attack

Date d'inscription : 27/01/2019

La tension ruisselle le long de l'échine de Caleb à mesure que les paroles de Pénélope viennent rassurer ses craintes. Pas de punition. Il n'est pas en prison. Il n'est pas coincé dans un établissement de l'hypocrisie et de la honte. Un soupir de soulagement dégouline de ses lèvres entrouvertes tandis que ses doigts glissent, tendres, dans les mèches humides de ses cheveux.

Il lance un regard incertain à sa surveillante, puis à Niou, revient à son point de départ avant de rencontrer le sol. Les paupières se ferment. Il tend les oreilles. Le ton de son colocataire, sur la défensive, presque agressif, l'interpelle. Il se demande s'il y a quelque chose derrière la colère du garçon, si quelque chose le pousse à rejeter ceux qui lui tendent ainsi la main. Sur bien des points, Pénélope est gentille. Compréhensive. Il ne comprend pas l'amertume qui imbibe les paroles du garçon.

« Tu devrais... »

Caleb ferme sa bouche et se redresse, contrôlant péniblement les quelques rougeurs qui cherchent ses joues tandis qu'il repense aux propos de leur interlocutrice à son encontre. Bon sang... Parviendra-t-il un jour à ne pas se ridiculiser devant ses professeurs ? Sans doute pas.

« Erm... Pourquoi je suis resté, ouais... »

Les mots de Pénélope lui reviennent. Courage. Empathie. Il n'est pas certain de les mériter mais ils emplissent son cœur d'un petit peu de confiance, d'un petit peu d'aisance. Un fin sourire bourgeonne sur ses lèvres.

« Je sais pas pourquoi en vrai, c'est juste que euh... Je... Je suis juste resté. Puis la dangerosité je connais, je sais ce que c'est, j'ai pas... j'ai pas peur quoi... »

Il gratte l'arrière de sa tête dans un geste embarrassé, laisse un rire honteux échapper à ses lèvres incertaines. Ses pieds nus dansent maladroitement sur place. Droite, gauche, droite, gauche. Il cligne des yeux. Des platitudes tentent de dévaler sa langue mais il les bloque, refuse de mentir. Ses doigts dansent le long de ses jambes. Il ne sait pas quoi dire.

L'angle d'attaque lui vient brusquement. « Il doit me détester, comme tous les autres. » Niou, il le réalise soudain, est incroyablement seul. Persuadé d'être un paria parmi les parias. Convaincu d'être un monstre, peut-être. Le garçon soupire, finit par hausser les épaules.

« Pour Tim... Je sais pas, mais tout le monde te déteste pas, puis t'as rien fait de mal... »

Une pause.

« Enfin, pas exprès. »

Caleb inspire brièvement, expire, doute. Ses mains s'agitent davantage. Va-t-il regretter ses dires ? La vérité qui s'apprête à le quitter n'est-elle pas trop lourde ? Pris de panique, il baisse les yeux, fixe le sol humide des douches. Sa pomme d'Adam joue contre sa gorge.

Parle. Parle avant de ne plus le pouvoir.

« Moi aussi j'ai déjà blessé des gens, mais je n'ai pas pu m'excuser et c'est pas... c'est pas mieux tu vois. J'ai brûlé douze de mes camarades de classe. Gravement. Normalement Tim sera pas horriblement blessé, ça ira, je pense que... Enfin, à ta place, je trouverais ça cool. »

Un regard à Niou, timide, un autre à Pénélope. Il ne sait que chercher dans leurs yeux. Il ne sait quelle vérité dessiner dans leurs pensées. Ses lèvres s'ouvrent sur du silence. Il passe de nouveau ses doigts dans ses cheveux.

« Enfin voilà... »

Sa respiration s'accroche un peu à ses poumons et il déglutit timidement, péniblement. Il fourre ses mains dans ses poches à défaut de savoir quoi en faire. Son histoire plane dans les airs et il ne sait qu'en faire, aimerait la récupérer peut-être, oublier qu'il l'a prononcée. Ce n'est pas tant qu'il craint leur jugement - la réaction de Pénélope lui a déjà promis le contraire - mais il a honte. Il a honte de lui, de cette personne qu'il est devenu en quelques minutes, et il ne sait pas qui il est devenu, au final. Cette histoire, c'est un peu une mise à nu, une révélation, plus angoissante peut-être que la nudité dans laquelle il s'est révélé quelques instants plus tôt.

Date d'inscription : 26/02/2019

Help me, I’m scared

Caleb & Niou & Penny

Pénélope leva un sourcil à la réaction quasiment agressive de Niou. Elle choisit de le prendre comme l’expression d’une frustration et d’une vexation. Vexé d’avoir été la cible d’une mauvaise blague, vexé d’avoir perdu le contrôle, vexé d’avoir à s’expliquer devant un camarade et un adulte. Il avait fait une erreur, volontaire ou non, il fallait qu’il l’assume et le jeune garçon avait du mal. C’était aussi ça grandir et il allait falloir qu’il l’apprenne. Mais en attendant, Pénélope n’insista pas plus. Elle craignait qu’en rajouter d’avantage ne le braque plus. Elle avait dit ce qu’elle avait à dire, Niou l’avait entendu et s’il n’était pas en état de l’intégrer tout de suite, elle espérait qu’il y repense lorsqu’il serait plus au calme.

Du côté de Caleb, il semblait finalement presque tout surpris d’être encore là, au côté de Niou. Et la surveillante fut rassurée de voir que ses encouragements déguisés eurent l’effet escompté. Caleb continua sur sa lancée et tenta de rassurer Niou en prenant comme exemple sa propre expérience. Un effort, visiblement, qu’il avait fait, mais qui venait de lui. Pénélope lui sourit. Un sourire de remerciement pour sa sincérité et son désir d’aider l’un des siens. Un sourire heureux, de voir des jeunes mutants s’entre aider, parce que l’Institut était aussi là, pour ça, pour apprendre à se serrer les coudes dans un monde qui leur était hostile.

« Si tu ne vas pas le voir, il aura effectivement une raison de te détester ... »

Parce que rien ne prouvait que Tim et les autres n’aimaient pas Niou. C’était juste une interprétation que faisait le jeune garçon. Serait-il osé de croire qu’en pensant que tout le monde le détestait, c’était en fait lui-même, qu’il détestait ? Pénélope se promit d’aller voir la psy de l’institut pour en discuter. En attendant, elle se permit d’insister sur quelque chose de plus terre-à-terre.

« En t’excusant, tu vas lui prouver que tu ne l’a pas fait exprès et que tu le regrettes… Qu’il te déteste est une chose, mais de ton côté, tu te seras montré sincère et mature. Ca ne laisse pas indifférent, ça. »

Bon, il ne lui restait plus qu’à aller voir Tim rapidement pour s’assurer qu’il n’était pas aussi débile que ces blagues le laissaient penser. Elle allait devoir s’assurer qu’il se montre cool avec le petit Japonais sinon, ça risquait de mal se passer. Et sa propre crédibilité allait sans doute en prendre un coup.

« Et puis, Tim, il a connu aussi quelques moments de solitude, hein ... » Ajouta-t-elle sur un ton presque innocent.

Parce que des dérapages, c’étaient assez récurant, finalement. Il était évident qu’il n’y aurait pas grand monde à lever la main si elle demandait qui n’avait jamais connu de perte de contrôle avec ses pouvoirs. Jeunes et moins jeunes compris. Elle en avait connu des gamelles, avant de pouvoir exécuter sereinement la position de yoga de l’oiseau. Les grands musiciens avaient certainement dû en faire, des fausses notes avant de pouvoir jouer une correctement. L’échec faisait partie de l’apprentissage.

« Bon, dites… La journée n’est pas finie. Finissez de vous habiller. On se retrouve ce soir, pour le repas ? »

C’était surtout que les pas d’un nouveau groupe d’élève se faisaient entendre dans le couloir. Il n’était pas nécessaire que sa présence insolite dans le vestiaire des garçons suscite des questionnements qui pourraient mettre d’avantage mal à l’aise Niou et Caleb.

code by exordium.

Date d'inscription : 05/02/2019

Help me, I'm scared

Mon regard noir était passé à l'incompréhension lorsque Caleb avait expliqué la raison pour laquelle il était resté. Si on pouvait bien sur, appeler ça une explication. Soit il était vraiment naïf ou suicidaire pour ne pas avoir eu peur lorsque la boule de feu se baladait dans le vestiaire. Elle aurait pu le toucher, le blessé plus gravement ailleurs qu'à la jambe comme Tim. Comme je n'arrivais pas à la contrôler, elle pouvait percuter n'importe quel endroit. C'était malheureusement une situation qui arrivait souvent, et j'avais fini par abandonner les excuses formelles. De toute façon, je finissais toujours larmoyants face à la panique qui me saisissait à chaque fois que mon pouvoir faisait n'importe quoi.
Je n'avais pas le don le plus dangereux de l'école ou d'ailleurs, c'était vrai. Mais il n'était pas non plus inoffensif comme d'autres de mes camarades ou les malheureux qui se faisait tuer en dehors de ces murs parce qu'ils étaient physiquement différents. J'avais en quelque sorte eu de la chance d'avoir eu un pouvoir "caché".

- Je te fais pas peur...?

Répétais je pour être sur et certains d'avoir bien compris. Je ne voulais pas non plus qu'il ait dit ça juste pour minimiser la chose. J'étais juste un adolescent qui avait du mal à se contrôler pas un enfant qu'on avait besoin de dorloter. Ce n'était pas comme si quelqu'un l'avait fait à la place de ma mère quand elle était morte.

- Exprès ou non j'ai encore blessé quelqu'un...

Caleb faisait de son mieux pour me réconforter je le voyais bien, mais je n'étais pas un mutant très optimiste de base. Même si il avait raison sur un fait : je ne le faisait pas exprès à chaque fois. J'étais de toute façon incapable de transformer une sphère en boule de feu de façon naturelle. C'était pour ça que je préférais limiter son utilisation ou m'entrainer tout seul pour éviter un accident.

- Moi qui pensais que tu faisais bouillir que de l'eau d'une casserole...

C'était ce que j'avais entendu de mon nouveau colocataire. Après il était vrai que je ne m'était jamais intéressé à son passé ou quoi. Ce n'était tout bonnement pas mes oignons, tout comme moi je n'aimais pas qu'on fouille dans mes affaires. Je comprenais mieux à présent pourquoi Caleb n'avait pas eu peur vu ce qu'il avait fait. Ébouillanté une douzaine de personnes ce n'était pas rien.

- Mais tu l'a pas fait exprès...et même si tu t'étais excusé on t'aurai rejeté...Parce que c'est ce que font les humains

Je m'étais excusé auprès de Wendy et ça ne l'avait pas empêché de me rejeter. Elle me voyait comme un monstre depuis que je lui avait brûlé le dos. Je ne lui avait pas parlé depuis. Juste vu de loin, n'osant pas l'approcher car elle avait été très clair dans ses paroles. Mon père aussi voulait que je reste loin de mon ancienne meilleure amie.

Pénélope me conseillait d'aller m'excuser tout de même auprès de Tim. Une attitude qui prouverait mon innocence et ma maturité. Ce dernier détail n'était pas très compliqué à démontrer. Mais Tim était une victime dans cette affaire, j'en étais conscient. Encore ça aurait été l'un des deux auteurs de la blague...

- D'accord j'irai le voir quand il sera seul...

Je n'avais pas envie de lui parler alors qu'il serait avec ses amis. En groupe, ils étaient terrifiants. Ils se soutenaient les uns les autres même pour des choses affreuses. Au moins, si Tim me rejetait, il serait seul.

- Ah oui..on va partir..

Pour le repas, l'idée de me faire fixer du regard à mon entrée, était loin de me faire plaisir. Je devenais anxieux, décidant si oui ou non j'allai finalement aller manger ou pas. J'avais encore quelques heures pour décider.

- Tu peux y aller Pénélope...je suis calmé

Elle se trouvait après tout dans le vestiaire des hommes. Même si elle faisait partie du personnel de l'institut, elle restait une femme. Je partais donc ensuite récupérer le reste de mes vêtements pour finir de m'habiller. J'attendais que Caleb en fasse de même pour partir tous les deux, c'était le minimum pour le remercier de m'avoir aidé.

panic!attack

Sujet: Re: Help me, I'm scared ( Caleb)

» Spill the Tea | ft. Caleb
» Caleb - Let the tides come in, and pull me below the surface
» “N'essayez pas de noyer vos chagrins : ils savent nager.” - Caleb Turner