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 Not a teacher but an awakener [Ethan McMillan]

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AuteurMessage
Ethan McMillan
Ethan McMillan
Masculin Niveau de pouvoir : Niveau 3
Niveau de maîtrise : Niveau 4
Messages : 232
Date d'inscription : 27/01/2019
Localisation : Quelque part dans les couloirs
Emploi/loisirs : Professeur de physique-chimie
Humeur : Calme

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MessageSujet: Not a teacher but an awakener [Ethan McMillan] Not a teacher but an awakener [Ethan McMillan] EmptyDim 27 Jan - 22:36
D
Ethan McMillan
RDJ
Célibataire
Prof
Legal Authority
45 ans
Américain


« Allez, on sort les blouses, on laisse les pouvoirs au placard, prenez les tubes à essai et c'est parti ! »



What if we could take
Everything we said back?
Take me to the day
The day before it went bad
And we could start from the top before we were hopeless
I'd be lying if I wasn't hoping
We could lie 'cause it's been quite a while
Since I've seen your light
Since I've held you, my friend
I don't feel alright
If you were with me, I could say Amen."


Meet me
Ethan McMillan
Pouvoir(s)

Bulles messagères spatio-temporelles & Flashs informatifs


Ronds de lumière aux propriétés extraordinaires, les sphères d'Ethan ont une beauté saisissante qui émeut au premier coup d’œil. Capables de se gorger de souvenirs ou d'informations diverses pourvu qu'elles leur viennent de leur créateur, elles ont la possibilité de se transmettre à travers l'espace et le temps, mais jamais sur plus de quelques mois, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Malheureusement, les sphères d'Ethan ont une sorte de volonté propre et peuvent ne jamais arriver à destination si une information capitale leur semble plus importante à récupérer. Lorsque tel est le cas, la bulle éclate à proximité du détenteur de l'information, provoquant un flash chez Ethan qui obtient alors les données récoltées. Ethan a d'ailleurs la possibilité de leur donner, ou non, un destinataire. Dans le cas où il n'en donne aucun, la bulle restera entière jusqu'au moment où quelqu'un la touchera. Elle éclatera alors, libérant ses informations et provoquant ce même flash décrit précédemment chez Ethan.

Cela peut s'avérer très utile, sachant que la taille des sphères est variable. Les plus grosses peuvent atteindre la superficie d'un gros ballon de basket tandis que les plus petites sont microscopiques et pratiquement invisibles à l’œil nu. Ethan ne peut produire les plus larges qu'au nombre de deux simultanément. Quant aux minuscules, une infinité d'entre elles peut coexister sans qu'Ethan n'en ressente la moindre conséquence. Il en a d'ailleurs truffé les archives à la demande du professeur Xavier, ce qui lui permet d'immédiatement connaître l'identité de celui qui cherche à y fouiner. À vos risques et périls, donc.

La mémoire stockée à l'intérieur des sphères n'est pas perdue, mais partagée. Toutefois, il semblerait que stocker plus de mille fois un même souvenir puisse en altérer la fiabilité. Peut être que si l'opération était répétée plusieurs milliers de fois elle provoquerait l'amnésie. Mais qui serait assez fou ou désespéré pour faire ça... ?
Entretien d'admission
Que pensez-vous du contexte politique actuel ?


Matthew D. Kennedy est un enfoiré qui ne saisit rien au principe d'évolution. C'est un arriéré plus jeune que moi mais resté coincé dans ce qu'il y a de plus obscur, de plus crasse dans l'histoire américaine. Je mentirais si je disais que la situation ne m'effraie pas, comme tout le monde, je suppose, ou presque. Y a bien ces enfoirés qui se sentent tous puissants depuis l'élection de l'autre connard. Mais ils ne comptent pas. Ce sont des mollusques qui pensent qu'ils ont raison de faire ce qu'ils font. Les descendants des esclavagistes, sans doute. Oh, vous méprenez pas ! Je suis fier de mon pays, fier d'être américain et je porterai ses couleurs jusqu'au bout. Simplement... Il y a des fois où je me demande si les gens vivent dans le même pays que moi. Je pensais qu'on était le symbole de la Liberté d'être et de faire. Pas qu'on était un foutu pays de racistes. Ça me dégoûte.


Comment avez-vous vécu l'annonce de votre différence ?


J'ai su très jeune que j'étais différent et j'ai toujours trouvé ça génial. Après, il faut bien avouer que j'ai de la chance, dans ma mutation : elle est pratique, tout sauf envahissante, facile à gérer et invisible. C'est peut-être sa plus grande force, d'ailleurs. C'est un avantage, une sorte de bonus que je n'ai pas à subir et qui peut m'aider au quotidien sans qu'on puisse le rattacher spécifiquement à moi sans savoir, sans être au courant. Bref, j'ai vécu ça comme une sorte de cadeau du ciel. J'adore ce que je suis, n'en déplaise à ces satanés connards qui me traitent de monstre. Le monstre les emmerde.
Je n'ai rencontré Xavier que bien plus tard, alors que j'avais déjà appris à maîtriser les différents aspects de mon pouvoir. Je n'ai pas ressenti quoique ce soit de particulier à sa proposition, si ce n'est de la gratitude vis à vis du poste qu'il m'a proposé. Je venais de perdre mon job et ça tombait à point nommé. C'était l'idéal, j'ai réfléchi un long moment, mais j'ai fini par accepter.



Comment vivez-vous votre différence aujourd'hui ?


Toujours le même, inchangé depuis le début. Pourquoi ? Parce que je considère que je n'ai pas à craindre la moindre partie de moi-même. Je considère que je suis ce que je suis et que c'est beau, magnifique, même, de pouvoir faire ce genre de choses. En plus, maintenant, j'ai un contrôle quasi parfait dessus, autant dire que je peux durablement en profiter.


Quel est votre niveau de maîtrise ?


Et bien... comme dit précédemment, je maîtrise pratiquement mon pouvoir à la perfection. On part donc sur un niveau 4. Pourquoi pas au delà ? Parce qu'il y a des fois où mon pouvoir n'en fait qu'à sa tête, où j'envoie une information à quelqu'un et où ça n'arrive jamais, parce que la sphère a préféré éclater auprès d'un autre plutôt que du destinataire. Du coup, forcément, on ne peut pas parler de maîtrise absolue.


Quel est votre niveau de puissance, selon vous ?


Niveau trois, sans doute. Mon pouvoir est puissant, puisqu'il me permet bien des choses, mais il a des limites. Pas plus de deux grandes sphères, qui sont celles qui retiennent le plus d'information. Une infinité de petites, qui ne peuvent pratiquement rien contenir. Celles-ci sont, de toute façon, purement protectrices. Je peux envoyer une sphère dans le temps, mais celle-ci ne peut pas changer ce qui s'est déjà déroulé. Si j'essaye d'interférer, ça ne fonctionne pas. Ça refuse de partir et ça finit même par s'auto-détruire. En clair, c'est un pouvoir pratique, plutôt puissant, qui possède des limites claires et visibles et qui n'a rien d'offensif. Ouais, définitivement, niveau trois.


Pour le personnel, quel est votre rôle au sein de l'Institut ?


Professeur de physique-chimie, adoré par ses élèves et adulé par ses collègues. Plus sérieusement, disons que j'enseigne des matières qui me plaisent de la façon la plus ludique qui soit. Je sais bien que c'est la seule façon d'obtenir l'attention d'un auditoire. J'y glisse de l'humour, des entrées spectaculaires et autres expériences dont j'ai le secret. Le plus beau, dans tout ça, c'est que ça n'a rien de magique : c'est purement scientifique. Comme la mutation, au final, mais ça c'est un autre domaine.
En plus de ça, évidemment, comme tous les enseignants de l'établissement, je donne quelques cours particuliers aux étudiants dont le pouvoir ressemble au mien. Ou à ceux qui doutent violemment d'eux. Je ne supporte pas lire la peur ou la haine dans leur regard. C'est plus fort que moi. J'ai un besoin presque vital de les aider à s'accepter. Je veux qu'ils comprennent que leur différence est belle, que c'est une force. Je veux qu'ils sachent qu'ils ne devraient pas en avoir honte. Jamais.

Ah. Et je protège pas mal des dossiers des archives. Vous n'avez pas envie de vous risquer à me défier. Je suis connu pour mes punitions exemplaires. Ne jouez pas trop.
 
Ethan McMillan


Long way down

« Chhhht, Diane, chhht...
- J-j'ai peur, Ethan, j'ai tellement peur... J- Ne m'approche pas ! Je ne veux PAS te faire de mal ! Je veux pas, je veux pas, je veux pas...
- Diane, Diane, écoute-moi, tu ne me feras pas le moindre mal, je n'ai pas peur de toi, tu m'entends ? Je n'ai pas peur. »


Irrémédiables sanglots nés d'une horreur absolue, infinie. Ethan regarde, observe, fouille les traits de cette femme qu'il aime plus que lui même, plus que tout au monde et ses yeux sont soucieux. Elle est terrifiée. Pire encore, elle déteste tout ce qu'elle est et le moindre de ses mouvements provoque en elle une angoisse. Tout ça à cause de ces abrutis.

La pensée est amère, comme tout le reste. Ethan les déteste. Tous. Lui voit en Diane la beauté de ses possibilités, il sait la force qu'elle recèle et la trouve un peu plus exceptionnelle à chaque fois que son regard accroche les traits de son visage.

« J-je vais te faire du mal, j-je ne maîtrise rien... ! J-je ne veux pas. Je ne veux pas, Ethan, je ne veux pas... ! »


Les larmes sont plus abondantes encore. Ethan sent son cœur se briser mais tente un pas vers elle. Il tend la main, Diane recule en secouant la tête. Ô si seulement il avait pu prendre son don à sa place... Lui n'en aurait pas eu peur, lui aurait été fasciné, lui aurait adoré chacun de ses aspects et elle... Elle se serait sentie en sécurité, à sa place. Elle aurait trouvé du beau, en elle, elle qui est si unique, si parfaite, si merveilleuse, si tout, si... Il n'a pas les mots. Dieu, qu'il aime cette femme...

« Diane, s'il te plaît, fais-moi confiance. Tu n'as pas à avoir peur. Pas de toi. Pas comme ça. Jamais. Je te promets que ça ira. Je te le jure sur tout ce que j'ai. S'il te plaît, ne me rejette pas. Tu n'as pas à craindre ce que tu es, Diane... T-
- J-Je suis un MONSTRE, Ethan ! Un MONSTRE ! »


La colère est brûlante à l'intérieur de ses veines et son regard s'amincit tandis que la haine en contamine l'intégralité. Il aurait tellement, tellement voulu qu'elle se voit, rien qu'un instant, comme lui la voit...

« Non, Diane, non, tu n'es pas un monstre. Tu es différente, mais ce n'est pas un mal. C'est beau, la différence. Tu es belle. Tu es merveilleuse. Et tu sauras contrôler ça, un jour, je te le promets, t-...
- C'est facile pour toi. »


Le ton est violent, incisif, accusateur. Son âme s'écrase au son de la douleur tandis que Diane recule encore. Il esquisse un pas vers elle, de toute la douceur dont il est capable. Ne pas se concentrer sur ces mots. Ils sont blessants parce qu'elle a peur. Elle se sent prise au piège et mord pour cette raison. Ne pas culpabiliser. On ne choisit pas sa mutation. Il aurait pourtant donné n'importe quoi pour que les dons de Diane ne soient pas si intenses. Il aurait donné n'importe quoi pour qu'elle puisse s'aimer, rien qu'un peu. Pour qu'elle puisse entendre que son amour pour elle ne changerait jamais, quand bien même elle se retrouvait dotée d'un tel pouvoir. Jamais.

« Diane... Je sais ce que tu penses. Je suis désolé que les choses se soient passées comme ça. Je suis désolé. Mais s'il te plaît, ne me prive pas de toi, s'il te plaît, fais moi confiance. Je t'aime. Je suis sincère quand je te dis que tu n'as pas à te craindre. Je n'ai pas peur de toi. Laisse-moi prendre ta main, tout ira bien.
- M-mais si je te blesse ? E-Et si ça revient ? J-je ne veux pas te faire du mal, j-je ne veux pas te faire du mal ! J-je ne me le pardonnerais pas, j-j-...
- Chhhht... Diane, s'il te plaît... Fais-moi confiance... Je te promets que tout ira bien. Je te le jure. »


Impossible promesse à tenir. Ethan le sait, mais Diane a besoin de ces mots, elle a besoin de se rendre compte qu'elle n'est pas un monstre. Elle a besoin de voir, Diane, qu'elle n'a rien d'une créature des enfers. Elle est belle. Elle mérite de vivre. Elle mérite d'être heureuse. Et lui l'aime tellement fort, tellement intensément... Si tout pouvait changer en échange de sa propre vie, c'est sans réfléchir qu'il la donnerait. Comme en réponse à ses prières, Diane lui lance un regard dévasté, mais hésitant. Ethan fonce immédiatement dans la brèche.

« Diane, s'il te plaît.... »


Il lui tend la main, plein d'espoir, plein de ce désir de la rendre à elle-même, plein de cette envie de briser sa prison. Il l'aime. Après un dernier mouvement de recul, Diane, sans le quitter des yeux, puisant dans ses pupilles une confiance qu'elle n'a plus, avance prudemment en direction du contact.

Enfin.

« Merci... »


Au début, tout se passe à merveille. Ethan lie leurs doigts, profite de la sensation de leurs deux peaux si proches, qui ne l'ont pas été depuis des lustres. Il voudrait la prendre dans ses bras, la posséder entièrement, consumer ses doutes et ses craintes au creux de leurs draps, mais il sait. Il sait qu'il ne pourra peut être plus jamais connaître autre chose que sa main dans la sienne, lutte vieille de plusieurs mois, espoirs qui se taisent à mesure que la peur s'installe. Il sait mais ne lâche rien. Ça lui suffit, Ethan, de la sentir contre lui. Ça lui suffit, Ethan. Un pas après l'autre. Lorsque la douleur vient, mord sa chair et la dévore, il choisit de ne pas en parler. Diane n'a pas besoin de savoir. Il est hors de question qu'il éteigne la lueur d'espoir qu'il vient de rallumer dans son regard. Ethan donnerait n'importe quoi pour qu'elle s'aime à nouveau. Peu importe la douleur. Peu importe.




***




« E-Ethan, j-je- je suis désolée, j-...I-il y a du sang, ç-ça fait mal, j-j'ai mal, l-le bébé, j-... »

Courir. Plus vite. Passer au delà des voitures, slalomer entre les passants, laisser filer les insultes, bousculer, traverser, plus vite. Les pas d'Ethan sont précipités, les pas d'Ethan sont affolés et le flash qu'il a reçu d'elle n'a rien de rassurant. Les pas d'Ethan sont terrorisés, mais surtout, les pas d'Ethan sont désespérés. Plus vite. Il ne va pas assez vite. Jamais assez.

« J'arrive, Diane. Tu as appelé les pompiers ?
- J-je... J'ai mal, j-je, Ethan, le bébé, je saigne... J-je...
- Tout va bien, Diane, s'il te plaît, reste avec moi. »


Plus vite.

« E-Ethan, j-j'ai peur...
- Je sais Diane, je sais, mais par pitié, tiens le coup. Je te promets que j'arrive. Je te jure que j'arrive. Pense au bébé, il-...
- J'ai peur d'avoir tué le bébé, Ethan ! »


Diane éclate en sanglots et Ethan manque de l'y suivre. Il doit lutter de toutes ses forces pour ne pas céder, il doit rester fort pour eux trois. Pour lui, pour elle et surtout pour leur fils. Leur fils va bien. Mattheo va bien. Le médecin l'a dit, la semaine dernière. Mattheo va forcément bien. Il presse l'allure, manque de tomber. De son autre main, il dégaine son second téléphone, celui qui ne lui sert d'ordinaire que pour le domaine professionnel. Aujourd'hui, il déroge à la règle. Aujourd'hui est une urgence.

« 911 j'écoute, quelle est votre urgence ?
- Ma femme- Il... Il y a eu un soucis, elle perd du sang, elle-...
- Monsieur, monsieur, calmez-vous, commencez par me donner votre adresse. On va envoyer une unité. Tout ira bien. »


C'était un mensonge. Rien n'irait. Rien n'irait plus jamais après ça.




***




« Il n'y a plus rien à faire. Je suis désolée. »

Hurlements, cris, sanglots, désespoir. Larmes, colère, injustice. Diane est hystérique. Ethan est mort à l'intérieur et serre, serre, serre Diane contre lui, alors qu'elle cherche à le rejeter, à l'éloigner d'elle, elle mord, elle griffe, elle crache, elle voudrait qu'on la laisse, elle veut mourir, mourir, mourir... Ethan ne la comprend que trop bien. Il ne serrera jamais Mattheo dans ses bras, n'entendra jamais résonner ses éclats de rire. Il ne lui apprendra jamais à faire du vélo. Il ne jouera jamais au foot avec lui. Ni aux poupées. La chambre décorée pour lui restera vide. Désespérément vide. Le petit lit n'accueillera jamais personne. Il n'y aura aucun pleurs pour le réveiller la nuit, ils ne se disputeront jamais pour savoir lequel y répondra. Pas de baby-phone, autrement que pour écouter le silence. Pas de couches. Pas de biberons. Pas d'espoir. Plus d'espoir.

Son monde s'est écroulé, brusquement, sans prévenir. Ethan en regarde les ruines sans comprendre, sans savoir que le pire est encore à venir.

« Je l'ai tué, Ethan... J-je l'ai tué, je l'ai tué, je l'ai tué...
- N-non, Diane, non...
- T-tu as entendu, non ? TU AS ENTENDU ! ALORS POURQUOI TU NIES ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi... ? »


L'étreinte se fait plus forte. Les ongles s'enfoncent dans sa chair et celle-ci commence à crépiter sous les doigts de sa compagne. L'acide ronge tout. L'acide prend tout. Il leur a arraché leur fils et Diane ne comprendra jamais que c'était un accident. Jamais.




***



« … Vous comprenez bien qu'on ne peut pas vous garder, monsieur McMillan. Les élèves se plaignent. Et puis il y a cette fois où vous avez éclaté en sanglots... On ne peut pas vous laisser enseigner dans ces conditions. »

Les yeux fatigués et les traits tirés, il acquiesce, Ethan. Les yeux fatigués et les traits tirés, il dit amen, alors qu'il sait qu'ils ne pourront pas vivre décemment sans cet emploi. Il le sait, mais une part de lui s'en moque, une part de lui a abandonné, une part de lui est morte et ne se relève pas. Il acquiesce alors que le monde se referme un peu plus sur lui, le dévore, le digère. Il acquiesce alors qu'il se sent mourir à cette annonce.

« Evidemment, on vous offrira une compensation financière... Il faut vous soigner, McMillan, vous ne pouvez pas rester dans cet état. »

Il hoche la tête, il ne dit rien, son regard se perd dans le vague, accroche des formes incohérentes et il laisse filer le flot des mots. Une main se pose sur son épaule, c'est à peine s'il la sent.

« Vous savez, on est vraiment désolés d'en arriver là... Mais il faut nous comprendre, McMillan. Les élèves appréhendent vos cours et... »

Soupir. Hypocrisie. Ethan la sent venir, mais ne fait rien. Il ne dit rien. Il est fatigué d'essayer.

« Et certains ont peur. »

Le regard se redresse, capte un peu de la situation qui se joue sous ses pieds, qui s'effondre, qui l'effondre.

« Peur... ? »

Son supérieur est gêné. Il s'humecte les lèvres, cherche ses mots. Ethan veut les entendre, il veut en sentir davantage que les relents, il les espère.

« Pas de vous, rassurez-vous, mais de... enfin... ce n'est pas sa faute, mais... »

Ses poings se serrent sous la table. La tristesse se cristallise peu à peu en colère.

« Vous savez ce qu'on raconte... »

À moins que ça ne soit de la rage.

« On raconte quoi ? »

Ton incisif, violent. Son interlocuteur sursaute, hésite à poursuivre, mais le besoin de justifier sa décision le torture, et il cède.

« On dit que c'est votre femme, qui a-...
- Fermez-la.
- Pardon ?
- Fermez. Votre. Putain. De. Gueule. »


Son regard lance des éclairs. L'autre bafouille, s'excuse, s'explique, mais c'est trop tard. Le poing fuse, attrape la joue, poche l’œil.

Ethan ne retrouvera jamais son travail au lycée de banlieue dans lequel il enseignait. Jamais.




***



« Diane, je suis rentré. »

Silence. L'entrée est vide, la lumière est éteinte. Au loin serpentent l'odeur de l'encens et la lueur des bougies. Encore. Ethan pousse un soupir, essuie son nez d'où perle encore un peu de sang et dépose son cartable en cuir pour la dernière fois.

« Diane, qu'est-ce que tu fais... ?
- Chhhht, Ethan, il est là, tu ne l'entends pas... ? »


Non. Son cœur se serre dans sa poitrine, se broie peut-être, en vérité, tandis qu'il approche celle qu'il aime du plus profond de son âme. Malgré tout. Malgré ça.

« Ta journée s'est bien passée... ?
- Ethan, si tu parles en même temps que Mattheo, je ne peux pas l'entendre. »


Un sanglot manque de quitter ses lèvres, mais Ethan tient bon. Mattheo est un nom difficile, maintenant. Mattheo représente l'ensemble de sa vie volée. Comme chaque soir, il se penche pour déposer un baiser sur le front de sa compagne. Comme chaque soir, elle recule précipitamment, ses yeux se gorgeant d'horreur.

« N-NON ! »

Son souffle accélère, la chaise manque de tomber et elle avec. Elle recule, se redresse, touche le mur, s'y colle, tremblante. Son regard hurle sa détresse. Ethan a envie de mourir.

« D-Diane...
- J-je ne veux pas te faire du mal, Ethan, j-je ne veux pas te faire de mal, pas à toi, pas à toi, pas à toi... »


Ethan se sent impuissant. Ethan voudrait lui dire qu'il a besoin de la sentir. Ethan voudrait lui dire qu'il a besoin de son contact, rien qu'un instant, rien qu'une fois, une toute dernière fois, juste une dernière... Ethan voudrait lui répéter à quel point il l'aime, à quel point elle est innocente dans ce stupide accident, terrible, mais accident quand même, mais sur sa droite, la flamme d'une bougie oscille et Ethan sait à cet instant qu'il l'a perdue. Diane se redresse d'un bond et se rue vers la coupable, la peur semble l'avoir quittée. C'est à la fois terrifiant et presque fascinant.

« Ethan ! Regarde ! Regarde ! Mattheo te parle ! Mattheo te parle ! »

Elle ferme brusquement les yeux. Ethan sent sa gorge se serrer.

« Tu l'entends... ? Il te dit qu'il t'aime. Il t'aime, Ethan... Il t'aime... »


Ethan l'aime aussi, le souvenir de son fils. Il a fait inscrire son nom dans leur livret de famille. Ethan l'aime violemment, ce garçon qu'il n'a jamais vu. Il l'aime, tout comme il aime sa mère, cette femme pour qui il donnerait tout, toujours. Mais il n'arrive pas à croire. Il n'arrive pas à donner du crédit au délire désespéré de celle qu'il chérit plus que lui-même.

« M-moi aussi je l'aime. »

Un sourire heureux se glisse sur les lèvres de Diane. Elle lance un regard amoureux à sa bougie, mais déjà, celle-ci n'oscille plus.

« Il dit qu'il est désolé de ne pas être venu parmi nous. Mais il va bien, Ethan. Et il te dit que tu dois avancer... »


Ethan ne se sent plus d'avancer. Il n'a pas le cœur d'annoncer à Diane qu'il a été viré. Au lieu de ça, il part s'enfermer dans la cuisine, comme tous les soirs. Et comme tous les soirs, il se couchera dans ce grand lit si froid où il se sent si seul.




***



« Vous dites que vous pouvez lui apprendre ? Vous dites qu'elle n'aura plus jamais peur ? »

L'espoir caresse ses lèvres et résonne au creux de son oreille. Au bout du fil, l'homme semble presque hocher la tête.

« Oui, Ethan, c'est ce que je vous propose. »

L'information lui donne envie de pleurer de bonheur. Depuis quelques temps, les délires de sa femme se sont aggravés. Sam, le psychiatre qu'il paye une fortune pour qu'il passe à la maison tous les trois jours, lui a expliqué que c'était normal, que c'était une réaction habituelle lorsque le deuil était trop fort. Il lui a assuré que tout finirait par s'arranger, mais Ethan n'y croit plus. Il a besoin de ce que lui promet son interlocuteur.

« Combien ?
- Pardon ?
- Combien vous voulez pour l'accueillir parmi vous ? »


Mentalement, il revoit l'argent qu'il économise péniblement depuis des mois. Mentalement, il compte les billets et cherche à voir s'il ne pourrait pas faire un prêt. Diane a besoin de cette école. Ethan est prêt à tous les sacrifices pour le lui permettre.

« L'enseignement est gratuit, Ethan. »

Silence. Il cherche le piège, retourne les informations dans sa tête, en vain.

« Je sais que vous avez peur, Ethan. Mais si cela peut vous rassurer, nous cherchons actuellement un professeur de physique-chimie. Vous êtes le bienvenu parmi nous. »

L'espoir revient plus fort. Ethan se mord la joue, hésite, tape frénétiquement l'adresse du lieu sur son téléphone, trouve.

« Un établissement pour surdoués... ?
- C'est une couverture. Vous n'êtes pas sans savoir que les gens ont... du mal, avec la différence. La nôtre en particulier. »


Amertume. Ethan sait, Ethan se rappelle. Diane est née dans une famille anti-mutants, a grandi dans la peur des siens et la haine de soi. Diane a été formatée pour se haïr et pour haïr les leurs. Ethan voudrait réécrire son histoire. Il est persuadé que tout serait différent, si elle avait grandi ailleurs. Il est persuadé qu'elle serait heureuse. Il ferait n'importe quoi pour l'un de ses sourires. Il voudrait qu'elle s'aime. Il voudrait qu'elle s'aime comme il peut l'aimer, follement, intensément, absolument. Mais Diane se déteste et ne lit pas l'amour qu'il lui porte. Diane est enfermée à l'intérieur d'elle-même, paralysée par la peur. Ethan en souffre. Ce que ce... Xavier lui promet a de quoi le faire rêver. L'espace d'un instant, l'image de Diane, enceinte et rayonnante, lui revient de plein fouet. Les larmes lui montent alors qu'il a de nouveau l'impression de l'entendre, ce rire cent fois désiré. En vain. Il s'apprête à parler, à dire qu'ils arriveront lundi, le temps de faire leurs bagages. Il n'en a pas l'occasion.

« Lundi sera parfait. Prenez soin de vous, Ethan. Et bienvenue parmi nous. »


Les larmes n'ont pas le temps de mouiller ses joues. Le soulagement qui souhaite le cueillir sera pour plus tard et Ethan se rue dans sa voiture, quittant son poste sans attendre, certain que c'est la dernière fois qu'il s'y rendra. Ses pas se précipitent lorsqu'il descend du véhicule et il grimpe les étages, un à un, sans s'arrêter, sans reprendre son souffle, un gigantesque sourire aux lèvres. Arrivé face à la porte, il s'autorise une respiration ou deux tandis qu'il fouille ses poches à la recherche de son trousseau. Pressé comme il est, il galère. Peu importe. Leur vie va changer. Enfin.

Doucement, il se concentre, créant l'une de ces bulles dont il a le secret, qu'il remplit de toute la violence de l'amour qu'il ressent pour Diane. Cela fait longtemps qu'il s'agit de leur seul contact. Cela fait longtemps qu'il s'agit de sa seule façon de la toucher, au moins un peu. Il glisse dans cette bulle tous ses espoirs, toutes ces pensées si positives qui ne cessent de le traverser, lui murmure des je t'aime et libère enfin la sphère alors que de son autre main, il trouve enfin ses clés. Il la lui destine, cette boule d'espoir. Il veut que Diane sache avant même qu'il n'apparaisse face à elle que tout va s'arranger. D'ordinaire, la sphère fuse, traverse les murs et gagne le cœur de sa femme en un instant, mais cette fois, quelque chose cloche. Pour une raison qu'il ne comprend pas, la sphère ne bouge pas. Pour une raison qu'il ignore, elle se refuse à quitter sa main.

Soudain, Ethan a peur. Soudain, Ethan est pris d'un mauvais pressentiment. Le pire de toute sa vie. Contre la serrure, sa main tremble tandis que dans sa paume, il efface la bulle. Ses mouvements sont frénétiques et il a à peine ouvert la porte qu'il s'agite un peu plus et se rue à l'intérieur.

« Diane... ? »

Aujourd'hui, l'odeur de l'encens est forte, violente, saisissante, inhabituelle. Ethan est pris d'une quinte de toux à sa première inspiration. Le pressentiment se précise lorsqu'une bourrasque s'engouffre dans le couloir où il se trouve. Diane a ouvert les fenêtres. Sans se l'expliquer, Ethan sent l'angoisse draper ses traits à mesure que le froid le saisit. Il appelle.

« D-Diane... ? Tu es dans ta chambre ? »

Aucune réponse. Ethan avale difficilement sa salive. Ses pas ne savent plus s'ils doivent s'affoler ou ralentir. La porte est entrouverte, claquant doucement à mesure que le vent joue avec elle. Arrivé face à celle-ci, Ethan hésite. Il hésite à la pousser, a peur de ce qu'il pourrait découvrir derrière et en a même mal au ventre. Ici, l'odeur de l'encens est plus forte encore. À celle-ci se mêlent la senteur particulière des bougies qu'on vient d'éteindre. Dans un élan de courage, Ethan pousse la porte.

Personne.

« Diane... ? »

Le pressentiment s'accentue, la fenêtre, grande ouverte, donne sur le ciel gris d'octobre. Dans toutes la pièce, des brins d'encens luttent contre le froid pour se consumer. Les bougies fument encore. L'angoisse lui fait mal aux tripes. Ethan a brusquement envie de vomir.

« Diane... ? »


Il fait volte face, quitte la pièce. Il cherche, fouille méthodiquement chaque pièce, appelle, crie le nom de sa compagne. Sa voix s'affaiblit à mesure que filent les minutes, terribles minutes, horribles minutes.

« Diane ? Diane ! Diane ?! Où est-ce que tu es ? DIANE ? »

Ses mains tremblent. Sa voix tremblent. Ethan a l'impression que tout son corps tremble. En bas de l'immeuble résonne une sirène qui achève de lui mettre le coup final. L'ambulance. Les larmes lui montent aux yeux et c'est en courant qu'il se jette à la fenêtre et regarde en bas.

« P-pitié, pitié, pitié, pitié, pitié, pit-... »

Il n'y a pas de pitié pour toi en ce monde, Ethan. La stupeur dure une seconde entière pendant laquelle le monde s'arrête. Un sanglot coupe sa voix, puis Ethan s'effondre. Il hurle, hurle encore, hurle à s'en faire mal à la gorge, hurle à ne plus en pouvoir, à en perdre l'usage de la parole, hurle pour expier une souffrance qui ne disparaîtra jamais. Il hurle de toutes ses forces, supplie le ciel pour retourner en arrière, rentrer rien qu'une minute plus tôt, supplie en vain, sanglote plus fort, il a mal, plaie béante à la place du cœur.

Diane est morte. Diane est morte. Diane a sauté. Il apprendra plus tard, dans le mot qu'elle a glissé dans leur lit, qu'elle a sauté pour rejoindre Mattheo. Dans un de ses délires, elle a cru l'entendre la réclamer.




***



« Toutes mes condoléances. »

Cette phrase, Ethan l'a entendue des centaines de fois cette semaine. Cette phrase lui a été répétée en boucle par d'anciens amis, d'anciens collègues, d'anciens proches. Cette phrase, Ethan la refuse, ne répond jamais rien et souffre à chaque fois que quelqu'un la mentionne. Cette phrase lui rappelle inéluctablement que Diane n'est plus. Et qu'elle ne sera jamais plus.

Chaque jour ressemble au précédent. Chaque jour ressemble au suivant. Parfois, quelqu'un passe. Ethan lui ouvre, le laisse rentrer et ne répond rien, reste vide, se sent mourir un peu plus à chaque seconde. Ethan souffre. Ethan a mal. Et rien ne changera ça. Alors lorsque vient la nuit, Ethan va se coucher. Il a installé un matelas dans le bureau, parce qu'il n'arrive plus à trouver le sommeil dans sa chambre. Il n'y parvient pas beaucoup mieux ici, mais il pleure un peu moins ici qu'ailleurs, alors il reste là, fixant le plafond, encore et encore, vide. Il a mal, Ethan, et enterrer Diane a de loin été la chose la plus difficile de toute sa vie, avec la mort de Mattheo. Maintenant, il est tout seul dans ce grand appartement qui n'a plus de valeur. Maintenant, il est tout seul, entouré des démons qui ne le quittent jamais plus.

Ça a commencé tranquillement. Il l'a entraperçue, la première fois, alors qu'il sortait de la douche. Il a hurlé, cette fois. Après ça, pendant un temps, plus rien. Puis un jour qu'il se servait des céréales, il l'a revue, belle comme au premier jour, lumineuse, grandiose, heureuse. Il a éclaté en sanglots et elle a disparu. Il lui a fallu pratiquement une semaine avant de la recroiser. Après ça, il n'a pas cessé de la voir, elle le hantait partout, elle et son beau sourire, elle et sa pureté d'ange, elle, dévorée par un monde trop violent, elle, dont la splendeur lui avait été arrachée. Le cœur au bord des lèvres et l'âme en vrac, Ethan a alors commencé son rituel quotidien.

Un appel par jour sur le téléphone fixe. Le même message, toujours.

« Hey ! Bienvenue chez Diane et Ethan ! On n'est pas là pour le moment, mais vous pouvez rappeler ou même passer, on sera ravis de vous recevoir ! »


Puis l'éclat de rire. Ethan s'y raccroche, en boit les échos, regarde de ses yeux remplis de sanglots la silhouette fantomatique, se laisse porter par les accents d'une voix qu'il n'entendra jamais plus ailleurs qu'ici et son cœur se déchire, et son âme a mal, et il souffre, mais il a l'impression que c'est mieux ainsi, que ça finira par l'aider, et c'est la seule façon qu'il a de vraiment être avec elle, après tout. Alors il continue.

Puis deux appels. Puis trois. Puis quatre. Puis cinq. Jusqu'à ne plus faire que ça, ne plus rien vouloir d'autre qu'entendre cette voix, tous les jours, toutes les heures, tout le temps, se gorger d'elle et de son souvenir, se gorger de sa présence inexistante pour rester en vie, résister, lutter contre la douleur, la souffrance infinie, l'appeler constamment, encore et encore, toujours davantage, ne plus rien faire d'autre, rejeter les appels, en oublier de manger, de boire, de se doucher, s'enfermer, vivre dans un taudis, vide de toute existence.

Puis un jour, plus rien. La lueur s'éteint, soufflée par le rappel à la vie. Le téléphone ne répond plus, la voix délicieuse ne résonne plus, le goût du sang envahit sa bouche. Frénétiquement, Ethan compose son numéro. Une fois. Deux fois. Trois fois. Dix fois. Cent fois. Rien. Frénétiquement, les mains tremblantes et la respiration saccadée, Ethan compose le numéro. En vain. La ligne est coupée. Les sanglots sont dévastateurs, les sanglots le terrassent, la souffrance est affreuse, il se sent volé, arraché, de la seule chose qui compte, de la seule chose qu'il souhaite, il sanglote à s'en épuiser, il en vomirait de souffrance s'il le pouvait. Impossible. C'est impossible. On n'a pas le droit de lui faire ça, on n'a pas le droit de la lui prendre à nouveau, non, non, non, non, NON !

Il appelle la société, il hurle, il pleure, il supplie, il est prêt à tout pour récupérer une seconde, un instant de cette voix qu'il aime tant. Il a besoin de Diane, ils ne comprennent pas, ils ne-...

« Mais monsieur, nous n'avons pas coupé votre ligne. Vous devriez vérifier votre téléphone. »

La stupeur le saisit, il raccroche, se jette sur l'appareil, le retourne, le branche et le débranche en vain. Le téléphone est mort. La voix de Diane lui a été arrachée.

Alors, Ethan s'effondre un peu plus. Les larmes lui font mal, le brûlent de l'intérieur et de l'extérieur et il recherche la sensation, cherche la brûlure, cherche la douleur du contact de Diane hésitante, rouvre les cicatrices avec les ongles, gratte, déchire sa peau, souhaite son seul souvenir tangible, mais rien n'y fait, rien ne vient, rien ne marche, Diane n'est plus et le gouffre de son cœur ne saurait se remplir à nouveau. Il sanglote, hurle, pleure, frappe les murs à s'en faire mal, brise le combiné téléphonique, s'écroule au sol, exténué d'avoir tant versé de larmes mais ne peut s'arrêter, les sent dégouliner sur ses joues alors qu'il reste là, allongé au milieu de la poussière et des déchets, avec l'impression fugace que Diane va rentrer. Mais elle ne rentrera pas. Ni maintenant, ni jamais. Elle ne reviendra pas. Il a mal, Ethan, il a mal. Alors, dans son esprit torturé germe une idée. Alors, entre ses mains naît une énorme sphère, la plus grosse qu'il puisse créer. Et dans celle-ci, Ethan verse ses souvenirs. Dans celle-ci, Ethan verse cet amour désespéré qu'il ressent. Dans celle-ci, Ethan dépose les baisers volés, les éclats de rire, les sourires, les regards, les je t'aime. Dans celle-ci, à des milliers de reprise, Ethan verse Diane, Diane et Mattheo, Diane et cette partie de sa vie qui ne reviendra plus. Dans celle-ci, Ethan glisse le morceau d'âme qu'il tente de s'arracher, sanglotant sur un sol où court un insecte et où traînent les restes d'un repas vieux de trois mois. Il s'acharne, il déchire, il continue, s'évertue à retirer le moindre souvenir d'elle d'innombrables fois, jusqu'à ce que les premiers signes se présentent. Ça n'est jamais arrivé auparavant et ça n'arrivera jamais plus. Mais au terme de plusieurs dizaines d'heures, Ethan termine son œuvre. Au terme de plusieurs dizaines d'heures, Ethan s'arrache au souvenir de Diane et l'oublie à jamais.

Lorsqu'il se redresse, Ethan est horrifié de découvrir l'état de son appartement. De sa vie d'avant et des années passées aux côtés de sa compagne, il ne reste rien. Trois jours plus tard, c'est un homme neuf qui gagne l'institut. Quant à la sphère, personne ne sait vraiment ce qu'elle est devenue. D'aucuns prétendent que Xavier l'a récupérée et scellée dans l'un des sous-sols de l'institut, pour le jour où Ethan sera prêt.

Quant à Ethan, il est cet homme nouveau que tous apprécient, ce professeur bienveillant bien qu'intransigeant, ce quadragénaire décalé qui collectionne les gadgets loufoques dans son bureau, cet éternel célibataire au beau sourire. De l'homme éperdu d'amour qu'il a été pendant des années, il n'y a plus rien.


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