Niveau de pouvoir : 4 Niveau de maîtrise : 2 Messages : 32 Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: He we are now, entertain us ⎮ ft Raeni Mer 27 Mar - 23:55
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❝ Raeni LeBlanc ❞
Niveau de pouvoir : NIveau 2 Niveau de maîtrise : Niveau 2 Messages : 140 Date de naissance : 27/12/1992 Date d'inscription : 04/02/2019 Localisation : En train de dessiner ici ou là Humeur : Charmante
Sujet: Re: He we are now, entertain us ⎮ ft Raeni Jeu 28 Mar - 23:43
Here we are, now untertain us Feat Ike
Je devais une fière chandelle à Keelyn. Bon, certes, le fait qu'elle ait utilisé son don sur moi alors qu'elle le maîtrisais mal et qu'elle aurait pu me momifier m'avait un peu agacé mais le résultat était là. Je voyais à nouveau et il ne restait plus de manifestation physique visible de ma mésaventure à Little Italy. A l'intérieur, c'était tout autre chose. Je ne savais pas si je m'en remettrais un jour. Ma foi en l'humanité avait été un peu ébranlée. Je croyais toujours au vivre ensemble, mais les choses ne me paraissaient plus aussi simple. Etrangement, perdre momentanément la vue me permettait à présent de saisir les nuances de gris dans la vie. Tout n'était pas aussi manichéen que je l'avais cru.
Il était néanmoins une chose immuable, Ezéchiel Hamilton m'agaçait. Sa personnalité m'ennuyait, le fait qu'il m'attire encore plus. Je ne voulais pas remarquer le bleu de ses yeux, ses muscles finement ciselés ou son sourire sexy. Non seulement c'était hors de propos mais en plus c'était dangereux. Mieux valait me concentrer sur son sexisme, son intolérance et le fait qu'il semblait incapable d'avoir la moindre parole sympathique à mon égard. Oui, c'était ce qu'il fallait retenir. Alors, pourquoi, étais-je incapable de ne pas flirter avec ce grossier personnage ? Les seules fois où j'arrivais à m'en empêcher c'était lorsque je me retenais de lui arracher les yeux.
Et là, on était carrément dans un cas de figure d'arrachage d'yeux. Je ne comprenais pas ce qu'il y avait chez lui qui me faisait vriller. Il y en avait pourtant plusieurs, des intolérants, à l'institut. J'étais d'ailleurs plutôt du genre à laisser leur chances aux gens, à ne pas juger. Pourtant avec Ike, je n'y arrivais pas. Il était trop... raaah. Trop voilà. Et en plus il m'empêchait de me concentrer sur le cours. Si les cours de lycéens normaux étaient d'un ennui saisissant et me donnait envie de renouer avec Morphée, j'appréciais énormément les cours liés à mon don. Je voulais mieux le comprendre et surtout le maîtriser. Alors avoir du mal à me concentrer, cela ne me plaisait pas du tout. D'ailleurs, cela n'échappa pas au Professeur Xavier.
Mademoiselle LeBlanc, vous voudrez bien veiller à ce que Monsieur Hamilton reste en cours?
Et voilà, il fallait que je me fasse remarquer à cause de lui. La moue que j'affichais ne devais pas avoir échappé à mon professeur car il m'adressa un regard appuyé. Bien, bien, je savais ce qu'il me restait à faire. J'avais beau être dissipée et aimer me faire remarquer, je n'en restais pas moins disciplinée. Je jetais fonc un regard agacé à Ezéchiel qui semblait prêt à prendre la poudre d'escampette.
« Le professeur Xavier nous a demandé de patienter Hamilton, rassieds toi. »
Pourquoi fallait-il toujours qu'il m'exaspère ? C'était si dur que ça d'obéir au Directeur ? Il avait vraiment envie d'attirer l'attention d'un télépathe omniscient ? Moi pas. J'aimais bien gardé mes pensées et mes émotions privées. Être en contrôle. Et c'était peut être ça qui m'agaçait chez lui d'ailleurs. Je ne savais jamais ce qui venait de moi et ce qui venait de lui. Contrairement à ce qu'il pensait, je n'utilisais pas son nom de famille pour l'intimider mais plutôt pour le maintenir à distance. Chose qu'il ne comprenais décidément étant donné la proximité soudaine de son corps, me forçant à reculer et à réprimer un frisson. C'était agaçant. Véritablement agaçant. Oblige moi. S'il avait la moindre idée de ce que je voudrais l'obliger à faire, peut être que ce petit air suffisant disparaîtrait de son visage. Ou peut être pas d'ailleurs. Mais je n'eus pas le temps de me décider entre lui arracher le visage ou ses vêtements que déjà, il me tournait le dos pour rejoindre la sortie, laissant tomber quelque chose sur son passage.
« Hey ! Tu pourrais faire attention. T'as fait tombé un truc ! »
Par automatisme, je me penchais pour la ramasser avant d'être happée dans un autre monde, me laissant les yeux troubles et figée dans une position accroupie dans celui ci.
Un vide, un manque. Telles sont les sensations que je ressens en voyant cet homme. Ce père. Celui qui n'a pas la moindre once d'affection pour moi. Je le sais, je le sens. Heureusement qu'il est là, lui, mon frère. Il l'empêchera de se rendre compte. Il cachera ma damnation. Il va me protéger, il me protège toujours.
Pourtant il frappe et il frappe encore. J'entends résonner les coups et je me recroqueville, me cache derrière mes bras à chaque coup qu'il reçoit. J'aimerai l'aider mais j'ai si peur. Tellement peur. « N'en parle à personne. Ne l'utilise pas. Papa ne t'aidera pas. ». Ses mots résonnent comme un mantra et je m'y accroche avec la force des désespérés. J'ai envie pourtant de hurler, d'empêcher les coups d'avouer, qu'il n'est pas seul mais je suis bien trop engourdie pour ça.
Flou artistique et une autre scène. Cette empreinte étant définitivement bien puissante.
La mort du père, violente. La sensation inhérente à l'utilisation de ce pouvoir. Évaporation, peine, horreur, culpabilité. Les images et émotions s'enchaînent sans réellement parvenir à se fixer. Coups frappés, hurlements, cris, sanglots. Des mains qui me saisissent, me tirent, me poussent, m’écartèlent presque. Et puis le feu. Le feu qui dévore tout, le feu qui me terrifie – qui la terrifie ? Nous terrifie ? Son passé, mon présent, tout semble se mélanger – le feu qui ronge, le feu qui fait fondre ma peau et qui, ironiquement, me liquéfie. La souffrance est telle que des milliers de petits points de couleurs embrouillent ma vision. Je ne vois plus, je ne comprends plus, il n'y a plus que la douleur et cette tenace odeur de grillé. Et puis ce bruit assourdissant. Ces cris. Des cris qui sont en fait les miens. Les nôtres. Car pour la première fois, au travers de ma transe, un son m'a échappé. Un hurlement de douleur. Avant de me faire tomber à genou, le souffle court, lâchant la Bible sans m'en rendre compte. Tremblante, je n'étais pas totalement revenue à moi, toujours perdue entre réalité et souvenirs d'une autre. Traumatisée par ce que je venais de voir. Pauvre petite. Vulnérable, je cherchais du regard Ezéchiel avant d'agripper n'importe quel bout de ses vêtements qui passait à ma portée et ne plus le lâcher pour Dieu sait quelle obscure raison. Emotion résiduelle sans doute mais en cet instant, j'avais besoin qu'il reste avec moi. Ca m'écorchait de le dire, mais j'avais besoin de lui.
« Reste... »
Ma voix était faible et je me détestais pour ça. Je ne le lâchais pas pour autant.
FRIMELDA
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