“Up above the world you fly, Like a tea-tray in the sky. Twinkle, twinkle–“‘ | ft. Katty

Date d'inscription : 27/01/2019

Un thé au cœur de la nuit. Le loisir paraissait ridicule, l'idée folle, et pourtant Caleb était là, silhouette solitaire dans les ombres parsemées de la cuisine. La nuit n'était pas parvenue à l'apaiser, repoussant le sommeil par la douce lueur de ses astres, ou peut-être était-ce l'énergie si particulière dont elle était imprégnée qui l'avait sorti de la torpeur typique des heures tardives. Agité, il s'était tourné, retourné, hanté peut-être par les ténèbres dont l'Institut était envahi. Cela avait duré jusqu'à ce que, minuit bien entamée, il décide de s'éclipser. Pieds nus contre le parquet frais, gants oubliés au profit de la discrétion nocturne, le garçon s'était aventuré dans les grands couloirs vides de l'école.

La réalité déformée par la pénombre ambiante, il lui avait semblé que l'établissement était alors plus grand que jamais, véritable dédale infernal dont les ombres menaçantes appelaient au danger. C'était stupide, sans doute, à seize ans, de se laisser courir par la peur d'enfant, pourtant il y avait cédé sans trop pouvoir faire autrement, s'approchant instinctivement des gigantesques fenêtres qui découpaient les corridors, pressant l'allure lorsque l'obscurité embrassait un angle particulièrement effrayant contre le bois sombre. Caleb n'était pas très fier de ces réactions, mais l'absence totale d'autres élèves pour en témoigner apaisait sans doute la charge de sa honte.

Pénétrant aussi silencieusement que possible dans les cuisines de l'Institut, le jeune homme avait accompli le triste rituel qui s'était développé chez lui depuis son arrivée. Le thé, donc. Ridicule, stupide, si rassurant pourtant, odeur douce et chaleur agréable, une utilisation inoffensive d'un pouvoir terrifiant. Jamais auparavant n'avait-il apprécié d'en boire, préférant les sodas et autres boissons énergisantes à la douce amertume des feuilles infusées. Son pouvoir en avait fait une habitude toutefois, l'une des rares denrées qu'il pouvait consommer sans la dénaturer. Peut-être était-ce là d'ailleurs la véritable raison de cette étrange habitude : le thé, c'était l'une des rares utilisations de son don qui se trouvait être inoffensive, pratique même, l'une des rares manifestations de son gène dont il pouvait vraiment profiter, et il avait besoin de ça, besoin de ce dire qu'il n'était pas que dangereux, pas qu'un monstre, besoin de voir, de croire qu'il pourrait un jour contrôler cette part de lui-même et se révéler utile, agréable en permanence. On en était si loin pour l'instant que Caleb peinait à l'imaginer.

Ouvrant le placard, il saisit avec délicatesse une tasse de porcelaine, prenant soin de ne pas faire trop de bruit. Un petit tintement rompit brièvement le silence, suivi par le chuintement caractéristique de l'eau qui s'échappe du robinet. Le garçon plongea son doigt dans le mug, patienta quelques secondes. Le liquide fut agité d'un spasme, puis trembla, les première bulles grimpant rapidement jusqu'à la surface qu'elles rompirent. Le sachet plongea, diffusa dans l'eau des teintes ocres qui remontèrent en dansant les parois blanches de la tasse. Le spectacle coloré l'hypnotisa brièvement, bien qu'il peinât à l'observer correctement dans la pénombre ambiante.

Il se retourna ensuite, prêt à s'avancer vers un salon, le réfectoire ou une salle quelconque, oasis temporaire de ses peines nocturnes. Fondre dans l'épaisseur d'un fauteuil semblait plus tentant que jamais.

C'est alors qu'il apperçut une silhouette.

Surprise. Peur. Sursaut. Le cœur pris aux tripes, l'estomac retourné. Caleb fit un bond en arrière. Le mouvement fut précipité, urgent, né d'un instinct aussi primaire qu'irréfléchi. Son thé, lui, se laissa emporter par l'élan, s'échappant de sa prison de porcelaine pour se renverser sur son T-shirt.

« Put-... »

L'insulte mourut contre ses lèvres, rappelée au silence par l'envie de discrétion, de ne pas être trouvé en pleine nuit dans les cuisines de l'école. Il était à peu près certain de n'avoir rien à faire ici. Le jeune homme posa une main rassurante contre sa poitrine, ses yeux rivés sur la nouvelle venue, puis posa le mug incriminé sur une surface adjacente. Un petit rire essoufflé résonna dans le mutisme ambiant.

« Désolé. Salut ? »

Ses doigts tiraient sur son haut trempé, les muscles de son estomac se crispant contre la sensation d'humidité qui s'imposait à lui. Caleb agita le tissus, comme si cela pouvait améliorer les choses, oubliant jusqu'à l'utilité de son pouvoir face à cette nouvelle rencontre.

« T'es nouvelle ? »

Aussitôt les mots exprimés, il les espéra véridiques. Il n'était pas certain qu'une ancienne élève apprécie qu'on ne l'ait pas remarquée jusqu'ici, d'autant plus qu'elle arborait une chevelure d'un bleu électrique qui luisait jusque dans la nuit. Le jeune homme priait pour n'avoir pas été aveugle à ce point.

« Enfin, moi je le suis. Je suis ici depuis, genre, deux semaines je crois ? Mais tu t'en fous. Moi c'est Caleb. »

Un fin sourire courba ses lèvres et il prit dans ses mains le mug en partie vidé afin d'en déguster une gorgée. Il était étrangement à l'aise, cette nuit. Peut-être n'était-ce pas étranger au thé dont l'odeur embaumait doucement ses narines ?

Tu penses trop - Raton Lover

Elle était fatiguée, son corps demandait du repos mais son esprit était beaucoup trop agité, elle pensait à sa nouvelle vie, au passé et au futur. Elle était resté longtemps dans son lit, attendant que Morphée vienne la chercher en vain, elle soupira et se leva en silence, de peur de réveiller ses colocataires. Ses vêtements étaient rangé dans une armoire qui grinçait horriblement donc elle dut sortir en simple culotte et t-shirt large. A cette heure elle ne risquait de croiser personne de toute façon pensa-t-elle. Elle saisit ses écouteur et les vissa dans ses oreilles, elle n’était pas d’humeur à écouter des choses énervé et se rappela soudain de l'existence d’un petit groupe du nord de l'Amérique, ils chantaient en français avec un adorable accent québécois. Elle lança leur album et s’enfonça dans le châteaux silencieux.

En marchant sur le plancher froid elle se rendit compte qu’elle n’avait pas mangé depuis le matin et comme pour le lui confirmer, son estomac exprima son désir d’être remplie via un léger gargouillis. Katerina s’engagea vers la cuisine, bien décider de piquer dans les placard. Elle se sentait déjà plus légère, elle était un oiseaux nocturne, faite pour vivre la nuit, là où il n’y avait que elle. Elle arriva au rez de chaussé, après une marche qui lui avait semblait bien longue, le manoir était une gigantesque demeure et elle remercia son sens de l’orientation quand elle poussa du premier coup la bonne porte pour accéder aux cuisines.

Elle eut un sursaut en devinant la silhouette de Caleb et son premier réflexe fut de reculer, de peur de tomber sur un professeur. Elle entendu alors un juron étouffé et le bruit d’un liquide qui tombe au sol puis un “Salut” hésitant. Elle se rassura elle même en se rendant compte que c’était un autre élève : elle qu’elle n’allait avoir aucun problème puisque sans doute lui aussi n’avait pas le droit d'être là.

La musique dans ces oreilles était à un volume assez bas pour pouvoir discuter en continuant d’écouter l’album.Elle s’avança pour mieux voir le rôdeur nocturne et répondit pour la énième fois de la journée, que oui elle était nouvelle.

“-Deux semaine ? Il en arrive aussi souvent que ça ? Moi c’est ma première nuit ici… J’ai du mal à dormir donc je me balade”

Elle tiqua quand Caleb affirma qu’elle s’en foutait alors que c’est vraiment faux, les discussion la nuit était indéniablement ses préférés, mais elle ne dit rien de plus. Le doux fumet arriva à son nez et elle sourit, maintenant qu’elle en avait un sous les yeux, elle se rendit compte à quel point elle avait envie d’un thé.

“-Il reste de l’eau dans la bouilloire ? j’ai envie d’un thé moi aussi !”

Elle se sentait plutôt jovial, et s’avança dans la cuisine, de sa démarche aisé, ses jambes nues s'arrêterent quand elle remarqua la tache humide sur le t-shirt de Caleb.

“-Ho … Tu t’es brûlé ?”

Une interrogation traversa aussitôt son esprit. Si c’était le cas ? Devrait elle le soigner ? Au risque de le faire peur, mais si un jour il apprend la nature de son pouvoir -et ça risquait d’arriver vu le lieux où ils se trouvaient- lui en voudrait-il de pas l’avoir aidé ? D’habitude elle ne se posait même pas la question, elle n’utilisait pas son pouvoir et tout aller bien, mais maintenant, tout était différent.

Date d'inscription : 27/01/2019

« Je sais pas, le gène X a l'air d'avoir envie de lancer une mode. », lance-t-il d'un ton léger, l'intimité de la nuit donnant de la vigueur à sa timidité.

Son regard parcourt la nouvelle venue, comme elle-même semble le faire pour lui, et il réalise avec un petit sourire qu'elle ne porte guère plus qu'un pyjama. La tenue ne paraît pas la gêner toutefois, et il n'en fait pas cas – ce n'est pas la première fille qu'il voit en T-shirt culotte, pas la dernière espère-t-il. Une ambiance détendue progressivement s'installe, sans effort, par la simple présence peut-être de la demoiselle. Il se dégage d'elle une force pleine de caractère, une nonchallance rafraîchissante qui met tout de suite à l'aise. Caleb s'imagine la croiser dans la rue, au hasard d'un banc, et entamer avec elle une discussion barbante à propos de choses dérisoires.

Ses épaules se délestant progressivement de la tension amenée là par son sursaut précédent, il laisse ses hanches reposer contre le meuble adjacent tandis que ses doigts amènent à ses lèvres la tasse fumante de thé. Le liquide ocre pénètre sa bouche, dévale doucement sa gorge, le réchauffe et l'éveille.

« -Il reste de l’eau dans la bouilloire ? j’ai envie d’un thé moi aussi !
- Oh, euh... »

Un petit rire le secoue. Il passe une main maladroite dans ses cheveux ébouriffés par la nuit et se redresse, ouvre un placard pour en sortir une autre tasse, tout doucement. Il agit sans répondre à l'inquiétude de la nouvelle, supposant qu'elle sera rassurée par ses actions plus que par ses mots. D'un geste nonchallant, il remonte donc le robinet, laisse le chuintement de l'eau remplir le silence comme le mug, puis pose son doigt dedans.

« Y a pas de bouilloire, c'est moi. », murmure-t-il afin de ne pas être entendu, son amusement débordant dans son intonation.

C'est le côté drôle de son pouvoir, ça, le côté dont il n'a pas honte et dont il peut user sans se sentir nauséeux ou coupable, sans obtenir des regards terrifiés, du moins l'espère-t-il. Ses yeux rencontrent ceux de son interlocutrice, la jaugent en silence avant finalement de laisser un sourire bourgeonner sur ses traits.

« Je peux pas me brûler. Enfin pas avec de l'eau, parce qu'en général c'est moi qui la fait bouillir. Mon don serait débile si c'était comme ça. Je trouve, en tout cas. »

Ses mains s'écartent dans un geste ample destiné à se désigner lui-même, comme pour prouver ses dires. Comme s'il en avait besoin, comme si faire bouillir un mug d'eau n'était pas suffisant. Un éclat de malice vient illuminer ses traits, les tâches de rousseur dansant contre les joues pâles, les lèvres courbées dans un sourire taquin. Il désigne en silence la boîte de sachets de thé posée à côté d'eux, l'observe d'un œil joueur. En cet instant, c'est un peu du Caleb d'avant qui refait surface, un peu de ce jeune homme populaire qui n'avait pas froid aux yeux, ce fantôme d'un passé révolu. Ses hanches retrouvent leur place contre le plan de travail, il boit de nouveau son breuvage en ne la quittant pas du regard.

« T'imagine ? Le gène X, la race supérieure qui s'autodétruit parce que son pouvoir c'est de la merde... »

Un petit rire lui échappe tandis qu'il vole une gorgée de thé. Caleb est emporté par l'atmosphère si particulière de la nuit, par les rayons argentés qui caressent les surfaces grises des cuisines, font briller aussi les cheveux bleus de sa compagne. L'ambiance de clair obscur révèle son instinct de tranquilité, l'attitude de la demoiselle aussi. C'est une sensation apaisante, après les tumultes de son quotidien, un calme qui lui évoque celui de l'eau qui lui manque tant.

« Et toi, comment tu as atterri ici ? À l'Institut, je veux dire, même si j'avais encore croisé personne dans la cuisine en pleine nuit non plus. »

Katerina aimait l’ambiance, la nuit, la rencontre nocturne, l’odeur du thé, la voix qui chantait pour elle et surtout la côté mystique de la chose. Elle haussa un sourcil quand Caleb se redressa pour aller remplir une tasse et leva l’autre quand il affirma qu’il était un bouilloire. Elle soupira, pensant avoir affaire à un dragueur lourd et allait prétendre une excuse pour partir quand elle entendu le son de l’eau en ébullition. Elle lache une exclamation de surprise et ne pu s'empêcher de dire ce qu’elle pensait

“-Ho bordel de merde ! C’est génial !”

Elle le cria presque et plaqua sa main sur sa bouche, étouffant un début de fou rire, le fait qu’elle doive se retenir lui donna encore plus envie de rire. Les larmes montèrent presque et elle battit des jambes pour évacuer la tension. Ses côtes lui faisait mal et ses abdos se faisait douloureux à force d'être dans ce demi-fou rire. Quand elle eu finit elle essuya ses joues et s’excusa. Dans la pénombre elle pu observer un peu mieux le jeune mutant et se dit tout de suite que la nuit le mettait en valeur. Etrangement elle trouva que Caleb allait bien à l’ambiance, à lui seul il dégageait toute une aura qui collait très bien à l’ambiance. Elle sourit et s’assit sur le plan de travail, remettant quelques mèches folle en place.

“-En effet, ca serait con que… que notre pouvoir nous tue”

Elle rigola de nouveau, mais ce fut un rire un peu plus forcée cette fois ci. En effet, Caleb avait raison, c’était complètement con, elle pouvait soigner mais cela la détruisait. Cela avait détruit sa mère. Elle se perdit un court instant dans ses pensée, laissant un blanc que Caleb brisa :

«- Et toi, comment tu as atterri ici ? À l'Institut, je veux dire, même si j'avais encore croisé personne dans la cuisine en pleine nuit non plus. »

Elle but un gorgée de son thé et répondit, heureuse de changer de sujet :

“-Moi ? On est venu me chercher...c’est tout, j’avais pas trop d’endroit où aller ! Donc me voilà à boire un thé en ta compagnie… Même si je pensais trouver personne ici ! “

Katerina sourit sincèrement, cette nuit avait un relent de nostalgie, et à part que son thé manquait de sucre, tout allait pour le mieux.

Date d'inscription : 27/01/2019

Un petit rire lui échappe devant l'enthousiasme de la nouvelle venue. Son pouvoir ne lui évoque pas tant de bien être d'ordinaire – et sans doute est-ce qu'elle n'a pas compris toute l'étendue de la destruction dont il est capable, songe-t-il. Caleb s'est toujours vu comme un monstre. Non, pas toujours. Cela ne fait que quelques semaines qu'il s'est révélé sous son véritable visage, que le masque de perfection s'est craquelé pour dévoiler l'être criblé de dégauts qu'il est réellement. Imparfait et mutant, le comble de la honte.

Voir la demoiselle en rire le soulage, d'une certaine manière. Il l'observe, à se tortiller dans une quête de silence, hilare dans l'obscurité, et un fin sourire vient embrasser ses lèvres. Génial, peut-être pas, facile à vivre non plus d'ailleurs, toutefois le garçon le considère soudain avec un autre regard. Cela ne dure que quelques secondes, gouttes éparses dans l'océan de l'existence. Il s'interroge, il se demande, il attend.

« En effet, ça serait con que… que notre pouvoir nous tue »

La nervosité qui pèse dans les mots de la jeune femme lui fait relever la tête, un élégant sourcil grimpant sur son front soucieux. Il y a quelque chose, là. Quelque chose de sombre, quelque chose qu'on ne veut pas montrer, qu'on ne veut pas laisser sortir. Caleb se demande brièvement si tout le monde a l'Institut cache un secret, un mystère, une honte. Tous ceux qu'il a rencontré jusqu'alors semblent porter sur leur dos le poids d'une souffrance gangrénée. Est-ce là le destin d'un mutant ? La question l'angoisse, l'angoisse et le tourmente. Ça lui brûle soudain de lui demander, de la confronter. Il veut se rassurer. Il veut se dire qu'il a rêvé. Mais le garçon est poli, le garçon n'est pas de mauvaise foi surtout, et il se retient d'interroger sur un sujet qu'il n'aimerait pas voir se retourner contre lui. Ce n'est pas de ce genre de sujet dont on parle en rencontrant quelqu'un, fut-ce dans les cuisines baignées de ténèbres d'une école endormie.

Lui vient alors un domaine plus aisé, moins épineux l'espère-t-il, une discussion douce dont les conséquences inexistantes l'apaisent et dont la réponse l'intrigue. C'est mieux. Savoir d'où elle vient, savoir pourquoi elle s'est retrouvée ici, apprendre un peu de cette demoiselle aux cheveux couleur d'océan, voilà qui semble plus prometteur qu'un sujet de mort.

« Je vois, rétorque-t-il en riant. En fait on est tous un peu pareil. »

Ses yeux se détournent brièvement vers la grande fenêtre qui leur offre quelques rayons lunaires. Son sourire doucement s'efface. Il repense à ses parents, en une scène. La dernière. Sa mère en larmes. Son père en déni. Le professeur Xavier qui sourit, comme une ancre. L'angoisse.

Il secoue sa tête pour s'arracher au souvenir. Le masque revient. Le sourire se remet en place. La façade se consolide. Ses doigts amènent à sa bouche une nouvelle gorgée de thé.

« J'espère que ma compagnie ne te déplaît pas trop, pour une surprise d'arrivée... », souffle-t-il.

Il avale de nouveau, repose sa tasse sur le bord du meuble. Clic. Le bruit l'apaise étrangement, rompt le silence feutré qui semble les entourer. Ses yeux rencontrent le mug, le détaillent. Il prend soudain conscience qu'il ignore le prénom de son interlocutrice.

« Merde, je suis nul comme accueillant en fait. »

Petit rire, un peu faux mais pas trop. Il se retourne vers la jeune femme avec une expression gênée, hausse les épaules. Sa main se tend vers elle, de même que son buste. Il faut dire que d'un meuble à l'autre, la distance n'est pas optimale, et leur position ridicule lui arrache un nouvel éclat d'hilarité.

« Je connais même pas ton prénom... Enchanté formellement du coup. Tu t'appelles comment ? »

Puis soudain il se recule, s'arrache, range sa main derrière son dos. Son cœur bat dans sa gorge nouée. Son estomac se retourne. Vent d'angoisse. Mec, t'es trop con.

Il a oublié ses gants. Il a oublié ses gants. Il ne peut pas faire ça. Il aurait pu la tuer. Un frisson d'horreur le parcourt avant qu'il ne passe sa main sur son visage, fébrile. Sa bonne humeur fâne, se replie sur elle-même pour mieux imploser en sa poitrine. Caleb se sent comprimé, prisonnier aussi. L'impossibilité de contact lui fait mal.

« Désolé, je... »

L'avouer brûle.

« Je peux pas te toucher. »